Logé à côté du Nigéria, pays le plus peuplé d’Afrique, au service d’un Bénin qui connait une croissance insolente de près de 5% par an, le Port de Cotonou fait sa mue pour se concentrer sur la valeur ajoutée.
Quand on se situe à côté du Togo qui possède le 3ème port d’Afrique, on peut légitimement se poser la question de son positionnement. L’Analyse est très facile à comprendre : Lomé est un port de transbordement, on met un conteneur d’un cargo sur un autre sans sortir de l’enceinte du port. Cela entraine des chiffres importants et de magnifiques tonnages mais une petite valeur ajoutée pour le pays.
« Nous travaillons sur des quantités plus faibles, mais en optimisant la valeur ajoutée. Cotonou doit devenir un port de transit et de 1ère transformation. » Explique le Chef du service commercial du Port. Si la valeur ajoutée pour le port est plus importante c’est encore plus stratégique pour l’Etat béninois car les marchandises peuvent ainsi sortir, du point de vue douanier, de l’enceinte du Port. Rappelons que les recettes douanières de Port de Cotonou représentent plus de 45% des recettes fiscales du Bénin.
Logistique, dépotage, colisage, rempotage, le port de Cotonou est en train de s’agrandir pour doubler son volume traitable passant à 22 MT et commence la mise en place d’une zone logistique de 30 hectares à proximité immédiate du Port.
Depuis plus d’un an, la situation au Niger a porté préjudice au Bénin : la fermeture des frontières a stoppé le 3ème débouché commercial du pays, et pour le Port de Cotonou cela s’est traduit par une perte sèche de 20% de son trafic. Cependant la frontière est officieusement réouverte et la levée des sanctions de la CDEAO est imminente même si on n’est pas à l’abri d’un revirement.
Tout cela a hâté les réflexions et les évolutions : le Port se transforme à marche forcée, comme tout le pays, pour faire une nouvelle digue, agrandir ses quais pour accueillir plus de navires et digitaliser tout le process pour le rendre plus fluide.
À l’horizon 2025, grâce à ses nouvelles infrastructures, le Port sera notamment en mesure d’accueillir des navires porte-conteneurs de type Post Panamax. Le géant français du BTP Eiffage en sera l’artisan car il a signé avec Spie Batignolles et l’entreprise béninoise Adéoti un contrat de plus 160 millions d’euros pour des travaux d’extension du bassin portuaire et de plusieurs quais ainsi que de rénovation des quais Nord du port de Cotonou au Bénin. Ce n’est pas si cher payé, étant donné les enjeux.