Il y a quelques jours, le premier Ministre nigérien Ali Mahaman Lamine Zeine a présidé la cérémonie de mise en service d’un nouveau méga oléoduc. Ce projet, supervisé par la société chinoise CNPC, s’étend sur près de 2 000 kilomètres. Il facilite le transport du pétrole extrait des forages d’Agadem au Niger vers le port de Cotonou au Bénin.
Le pipeline s’étend sur près de 700 kilomètres au Bénin et fera bénéficier celui-ci d’un droit de transit et recettes fiscales importantes, en fonction du volume de pétrole exporté. Le projet couvrira parallèlement plus de 1000 kilomètres au Niger et lui permettra, pour la première fois, d’écouler son pétrole sur le marché international.
Le projet a nécessité un investissement total de six milliards de dollars, dont une partie importante a été consacrée au développement des champs pétroliers dans la région de l’Agadem, ainsi qu’à la construction de l’oléoduc. Ces investissements ont permis d’augmenter la production pétrolière du Niger à 110 000 barils par jour, avec 90 000 barils prévus pour l’exportation (en sachant que les réserves pétrolières officielles du Niger sont estimées à environ deux milliards de barils). Les autorités prévoient donc une production quotidienne de 200 000 barils d’ici 2026. Les exportations de pétrole devraient représenter une part importante du PIB et des recettes fiscales du Niger, avec une croissance économique en hausse. Depuis 2011 petit producteur de pétrole grâce à ses gisements dans le sud-est du pays, le Niger prépare donc son entrée dans la cour des grands producteurs d’or noir en Afrique de l’Ouest.
Avant que les premières exportations du pétrole nigérien puissent avoir lieu, il faudra mettre en place un processus consistant à remplir neuf réservoirs situés le long du trajet, dont six au Niger et trois au Bénin. Les experts estiment que cela prendra environ 60 jours, soit jusqu’à début mai.
Cette réalisation a réussi à voir le jour malgré la fermeture des frontières entre le Niger et le Bénin, consécutive aux mesures imposées par la CEDEAO à la suite d’un coup d’État. Les autorités béninoises avaient toutefois affirmé que le pipeline n’était pas concerné par ces sanctions, lesquelles ont été levées depuis le 24 février dernier.
Ce plus grand pipeline d’Afrique doit entraîner la réalisation de plusieurs infrastructures routières dans les régions concernées par son tracé (il traverse cinq départements, 150 villes et villages) et ainsi avoir un fort impact social au Bénin.