Le groupe de logistique portuaire vient de lever des fonds pour compléter le financement de l’extension de Bénin Terminal. Il se renforce, par ailleurs, à Walvis Bay.
Quatre nouveaux portiques et des financements qui s’accumulent… Africa Global Logistics (AGL) avance à grands pas sur son projet de modernisation et d’extension de Bénin Terminal, le principal poumon du port de Cotonou, dont il est l’opérateur.
AGL, filiale de MSC depuis le rachat en décembre 2022 de l’ex-Bolloré Africa Logistics, a, en effet, repris à son compte ce projet d’investissement majeur qui doit s’achever en 2027.
Pour le financer, AGL vient de recevoir un appui de poids. Le géant de la logistique a, en effet, passé le 11 avril dernier un accord avec un pool bancaire pour un prêt de 75 millions d’euros. Ce consortium est composé de Société Générale Bénin, Vista Bank, Ecobank, CBAO (groupe Attijariwafa Bank) et CBAO Bénin.
Quelques jours plus tôt, la SFI (Société financière internationale) avait également annoncé son concours. La filiale de la Banque mondiale vouée au secteur privé doit approuver en juin procahin un prêt à Bénin Terminal d’un montant de 20 millions d’euros.
Le projet d’investissement de Bénin Terminal est estimé à 165,5 millions d’euros au total. Il vise à moderniser le terminal à conteneur, à acquérir de nouveaux équipements et à développer la zone logistique jointe. Cette expansion doit permettre de doubler la capacité du terminal pour atteindre environ un million de conteneurs EVP par an. Pour cela, le linéaire de quai du terminal sera doublé pour atteindre 1100 mètres. A ceci, s’ajoute l’augmentation du nombre de portiques de quais et de parcs, ainsi que celui des tracteurs portuaires.
En ce sens, Bénin Terminal vient de réceptionner le 18 mars dernier quatre portiques de parc sur pneu (RTG – Rubber Tired Gantry Cranes). Achetés neufs au groupe finlandais Konecranes pour environ 10 millions d’euros, ces portiques renforcent le parc actuel de 12 RTG. D’une capacité plus importante que ceux en fonction, les quatre nouveaux RTG permettront d’optimiser les capacités de stockage (6 conteneurs de haut contre 5 actuellement) et de réduire les délais de traitement de chargement et de déchargement des conteneurs.
A la suite de l’arrivée de ces équipements, Bénin Terminal prévoit de réceptionner un nouveau portique de quai (STS – ship-to-shore) avant la fin d’année et six nouveaux RTG et trois portiques de quai STS d’ici à 2026.
Du côté des infrastructures logistiques, environ 15 hectares additionnels de terre-pleins seront aménagés et accompagnés de la création d’un nouvel accès routier au terminal.
De quoi renforcer l’activité de Cotonou face à la concurrence des autres ports de la sous-région comme Abidjan en Côte d’Ivoire, Tema au Ghana, Lomé au Togo ou encore Lekki au Nigeria, des ports sur lesquels AGL est également très présent.
A noter que plus au sud de la façade Atlantique, AGL vient le 20 mars dernier de signer le contrat de gestion du terminal « Multi Purpose Bulk » du port à dominante minéralière de Walvis Bay en Namibie, ceci sur appel d’offres de l’autorité portuaire de Namibie, Namport. Le groupe entend y investir (sans autre précision à ce stade) dans des infrastructures modernes, en appui des projets énergétiques, miniers et industriels du pays.
En attendant, concernant le Bénin, « avec plus de 216 millions € d’investissements déjà réalisés à fin 2023 [depuis 2013 ndr], Bénin Terminal a pour vocation de devenir un véritable hub logistique régional de croissance pour le Niger, le Mali, le Burkina-Faso et le Nigéria. Pour y parvenir, l’entreprise s’engage à poursuivre son programme d’investissements et à continuer d’œuvrer pour la modernisation et le développement des activités portuaires au Port de Cotonou », indique Fabrice Ture, directeur général de Bénin Terminal.
Le projet de Bénin Terminal s’inscrit, pour rappel, dans le cadre, plus large, d’un plan directeur d’investissement et d’expansion conduit par le Port autonome de Cotonou (PAC), entité publique qui est gérée par la société du port d’Anvers-Bruges, dans le cadre d’un contrat de service. Ce plan quinquennal (2021-2026) surnommé les « douze travaux du port » par le PAC, vise à rénover et étendre les infrastructures en partie obsolètes et à accroître la capacité de l’unique port international du pays (12 millions de tonnes de trafic global en 2022), souvent saturé.
Les importants travaux conduits dans ce cadre sont estimés à plus de 450 millions d’euros sur cinq ans et financés en bonne partie par la Banque africaine de développement. Le plan comprend notamment la construction d’un nouveau terminal vraquier (T5) par China Harbour Engineering Co. (groupe CCCC). Toutefois, sur les principaux travaux d’infrastructures (quais, bassin portuaire…), c’est Eiffage qui est à la manœuvre. Le groupe français a, en effet, emporté en juillet 2022 un contrat de 160 millions d’euros, en groupement avec Spie Batignolles Fondations et l’entreprise béninoise Adeoti pour ce chantier majeur. Ces travaux battent leur plein avec un achèvement attendu à horizon 2025. Ils doivent permettre à Bénin Terminal d’accueillir des porte-conteneurs de type Post Panamax.
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