Effectuée sur fond de commémoration des 60 ans des relations diplomatiques entre les deux pays, cette visite n’a toutefois guère permis d’avancer sur le front du commerce, et plutôt tourné au dialogue de sourds, ceci dans un contexte où les échanges entre la France et l’ex-Empire du milieu demeurent toujours profondément déséquilibrés, comme le montrent les derniers indicateurs officiels.
Le triste record du déficit commercial français avec Pékin (54,1 milliards d’euros en 2022) ne sera sans doute pas égalé cette année. Cependant, selon les chiffres des Douanes sur les douze derniers mois glissants (à fin avril 2024), le « trou » chinois dans nos échanges s’élève encore à 44,498 milliards d’euros, résultant du solde de 25,5 milliards d’euros d’exportations (maroquinerie, aéronautique, parfums – cosmétiques…) et 70,04 milliards d’euros d’importations (produits électroniques, textile, biens d’équipements…) ». Sur l’année complète 2023, notre déficit commercial vis-à-vis de la Chine s’était, pour rappel, élevé à 46,15 milliards d’euros, traduisant une légère hausse des exportations (+5,2 % à 25 milliards d’euros) et une baisse sensible des importations (-8,5% à 71,52 milliards d’euros).
En léger signe d’apaisement, le Président chinois a toutefois écarté auprès d’Emmanuel Macron la menace immédiate de droits de douane conservatoires envisagée par la Chine à l’encontre de certains spiritueux européens, majoritairement le cognac et l’armagnac. Ceci dans le cadre d’une enquête antidumping ouverte le 5 janvier par Pékin comme mesure de rétorsion au lancement par Bruxelles en septembre 2023 d’une enquête sur les subventions chinoises aux véhicules électriques.
De façon plus apaisée, la visite de Xi Jinping a été l’occasion d’un Forum d’affaires France-Chine à Bercy le 6 mai. Elle s’est aussi soldée par la signature de 16 conventions ou mémorandums de coopération industrielle. Ces accords portent sur la mobilité et l’énergie propre, la finance ou encore l’aéronautique pour des projets localisés en Chine ou en France, avec, à la manœuvre, des groupes français comme Alstom, Engie, Suez, Edf, Orano ou Fives, déjà tous très familiers de la Chine.