Décidément le Liban n’est pas épargné depuis quelques années et tout le monde craint un embrasement qui ne tient qu’à un fil, un missile d’Israël, une parole du Hezbollah…
Après l’explosion du Port de Beyrouth il y a trois ans, l’économie libanaise a du mal à repartir, la situation politique est fragile et le 1er Ministre Libanais Najib Mikati estime qu’une escalade régionale est possible s’il n’y a pas de cessez-le-feu avec Israël, en même temps qu’il se veut rassurant en constatant que, pour lui, jusqu’à maintenant « le Hezbollah avait été raisonnable »
L’allocution ambiguë du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, vendredi dernier, n’a rassuré personne, car il n’a éliminé aucune option. Un incident est à prévoir, comme lundi dernier, ou une frappe israélienne a tuée dans une voiture trois enfants et de leur grand-mère, et il faudra compter sur le bon vouloir de chacun pour ne pas tomber dans une escalade sans fin.
A l’heure où l’on parle, les frappes israéliennes se multiplient à la frontière et on évoque même d’utilisation d’armes chimiques. Il convient donc de rester extrêmement prudent avant de se rendre dans le pays du cèdre, même si Beyrouth n’est pas concerné.
Pour l’instant le Liban qui était l’un des centres financier et de commerce du proche et du moyen orient est sous perfusion d’une aide internationale, qui elle-même, a du mal à arriver jusqu’à destination faute à une corruption massive et grandissante.
L’économie a encore été freinée par le conflit Israélo-palestinien et l’inflation est devenue incontrôlable. De l’affaire l’économie s’est dollarisée pour éviter la dépréciation permanente de livre libanaise et qui a engendré un appauvrissement général de la population. Situation bien noire, dont on ne voit pas trop l’issue à court terme. Ceci engendre des aigreurs notamment vis à vis de l’ancienne puissance coloniale qu’est la France accusée d’arrogance, et tantôt d’ingérence, tantôt de ne rien faire pour solutionner les problèmes du Liban. Une position ambiguë qui dénote bien la désarrois et la complexité de la situation.
En attendant, Hervé Magro, nouvel ambassadeur de France au Liban, arrivé en août, va avoir fort à faire notamment pour coordonner l’aide française et européenne, il pourra aussi s’appuyer sur un tissu économique français, ancien et fidèle. Restons optimistes et patient à moyen terme, le Liban n’en est pas à sa première crise … et sa position géographique, sa diaspora et son histoire plaide pour son redressement.