Lors de la première « Rencontre des entrepreneurs francophones » organisée par le Medef (regroupement des dirigeants et actionnaires français), le 29 mars dernier à Tunis, les présidents des patronats issus de 27 pays francophones ont signé, en présence de la Cheffe de Gouvernement de Tunisie et Geoffroy Roux de Bézieux, le président du MEDEF, un accord portant sur la création de l’ « Alliance des Patronats Francophones. » Cette démarche s’inscrit dans la volonté du Président français, Emmanuel Macron, de créer une nouvelle relation avec l’Afrique qu’il a promue en février lors d’un somment entre l’Union européenne et l’Union africaine à Bruxelles.
Cette alliance, dont la prochaine réunion est prévue à Abidjan en octobre prochain, sera dotée d’une organisation permanente qui aura pour mission d’accélérer les flux d’affaires entre entreprises francophones, de coordonner l’action francophone des organisations professionnelles les plus représentatives de chacun des pays membres, d’établir des diagnostics partagés, et d’être une force de proposition.
Pour les pays membres de cette alliance, le continent africain représente une opportunité car c’est la zone géographique la plus dynamique de la francophonie en termes de démographie et de croissance.
Parmi l’ensemble des locuteurs de la langue française, 85 % sont en Afrique. Ce pourcentage représente plus de 500 millions de personnes et ces zones où se trouvent ces francophones participent à hauteur de 16% du PIB mondial avec une moyenne de croissance annuelle de 7%. Cette espace francophone représente également 20% du commerce mondial, 14% des réserves énergétiques et minières et une démographie avec une population jeune et très bien formée. « Il appartient donc plus que jamais à cette instance de saisir ces opportunités et de mutualiser ses moyens en vue d’insuffler une dynamique économique à la francophonie », explique la cheffe du gouvernement, Najla Bouden.
Pour mener à bien ses différentes missions l’ « Alliance des Patronats Francophones » focalisera davantage son action économique sur « des secteurs innovants et à forte valeur ajoutée tels que l’économie verte, l’utilisation durable des ressources océaniques, les énergies renouvelables, le numérique, la recherche-développement-innovation, la santé, l’agriculture durable et l’agroalimentaire. Dans ces domaines la zone francophone regorge d’atouts considérables en termes de ressources naturelles mais également en capital humain, en particulier les jeunes qui représenteront d’ici 2060 les trois quarts de la population francophone ».