Au Ghana, l’agriculture pèse 22,4% du PIB. 30% des exportations nationales sont agricoles et environ 45% de la population est employée dans ce secteur. Le pays est le deuxième producteur mondial de cacao derrière la Côte d’Ivoire et, le maïs, le soja et les produits d’élevage constituent l’essentiel de l’alimentation dans les savanes ghanéennes.
Au vu de l’importance du secteur, le gouvernement et la Banque africaine de développement (BAD) vulgarisent depuis quelques années l’accès aux financements, technologies et techniques agronomiques innovantes afin de booster la production et limiter les importations dans une région vulnérable aux changements climatiques.
Le gouvernement ghanéen a notamment lancé en 2018 l’initiative « Technologies pour la transformation de l’agriculture africaine » (TAAT) axée sur le secteur privé. Initiée et financée par la Banque africaine de développement (BAD) dans le cadre de sa stratégie baptisée « Nourrir l’Afrique », cette initiative dispose de deux programmes focalisés sur les savanes. Le premier est : le projet d’amélioration de la productivité agricole dans la zone des savanes (SAPIP) et le deuxième est : le programme d’investissement dans les savanes (SIP).
Étendu sur la période 2020-2024, ce programme d’investissement dispose d’une enveloppe de 25 millions de dollars. Il fournit aux agriculteurs des fertilisants, des machines de dernière génération (tracteurs, pulvérisateurs à rampes, jardinières, …) et des techniques agronomiques poussées avec notamment des semences résistantes aux changements climatiques, lesquels sévissent dans les savanes en asséchant les sols. Concernant les activités pastorales, le programme fournit des financements aux fermiers et des poussins pour l’élevage des poules.
Cette initiative a permis au gouvernement d’augmenter de manière significative la production des agriculteurs dans le nord du pays, mais aussi de soutenir l’élevage de volailles où les besoins en maïs et soja sont importants pour les nourrir. Grâce aux actions menées dans le cadre du programme, le rendement dans la production de ces deux aliments est passé de moins de 2 tonnes à 6,25 tonnes par hectare.
Dans la phase pilote de ce programme quelques 80 hectares étaient concernés, aujourd’hui, ce sont près de 16.000 hectares dans le nord du Ghana qui en bénéficient. De nos jours, dans le pays, l’agriculture de subsistance laisse place à une agriculture de conservation et commerciale dans laquelle de nombreux entrepreneurs trouvent leur compte.
Alors que les dirigeants africains se sont réunis ce début du mois à Accra, pour s’engager à mettre en œuvre un programme d’accélération de l’adaptation de l’Afrique qui vise à soutenir 30 millions de petits exploitants agricoles sur le continent, ces deux projets emblématiques vont être reproduits ailleurs sur le continent car ils ont su montrer leur efficacité dans cet Etat d’Afrique de l’Ouest.
L’initiative TAAT pour les savanes est actuellement en cours d’installation en Guinée, en République Centrafricaine, en République démocratique du Congo (RDC), en Ouganda, au Kenya, en Zambie et au Mozambique où la BAD espère des résultats similaires à ceux enregistrés au Nord du Ghana.