En mars dernier, Emmanuel Macron, en lien avec l’Union européenne, le G7 et l’Union africaine, lançait l’initiative FARM (Food and Agriculture Resilience Mission). Il s’agit d’un programme international pour contrer la crise alimentaire provoquée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie, qui s’articule autour de trois piliers : commerce et transparence, solidarité, et enfin production durable.
L’initiative vise notamment à garantir l’approvisionnement des pays vulnérables en céréales à un prix abordable, à soutenir la production et à développer des capacités de production agricoles durables, en particulier en Afrique. En d’autres mots éviter que l’agriculture, et plus largement la sécurité alimentaire, ne deviennent des armes de guerre, en maintenant l’offre alimentaire mondiale à un prix abordable.
Pour rappel, cette guerre provoquée par la Russie a entrainé une insécurité alimentaire croissante qui touche près de 345 millions de personnes dans 82 pays, laissant les familles vulnérables, à travers le monde, aux prises avec la famine et l’aggravation de la malnutrition. L’Egypte, le Cameroun, mais aussi des pays comme le Liban et la Libye sont particulièrement concernés. Lors de la dernière visite du président français, le Groupement inter-patronal du Cameroun (GICAM) a d’ailleurs clairement exprimé le besoin de voir la France (5e producteur de blé dans le monde) accompagner le Cameroun dans le cadre de différents partenariats, dans le développement de la production de céréales et de garantir au pays sa sécurité alimentaire.
L’initiative FARM vise à faciliter les échanges et la transparence sur les marchés agricoles, à renforcer la production locale durable et à travailler avec le secteur privé dans un esprit de solidarité afin d’orienter les excédents alimentaires vers les pays qui en ont le plus besoin. Elle a pour ambition de mettre en œuvre une solidarité internationale en coordonnant la réallocation des denrées alimentaires et en intensifiant le dialogue entre pays exportateurs et pays vulnérables. En parallèle, il a été prévu de soutenir les exportations agricoles ukrainiennes via l’initiative des « corridors de solidarité ».