Fatoumata Ouattara est une entrepreneuse de 31 ans qui vit dans la communauté de Daoukro, et plus précisément dans le village de Ettrokro en Côte d’Ivoire.
Influencée depuis son plus jeune âge par un père technicien agricole, passionné d’agriculture, la jeune femme s’est lancée dans le travail de la terre après avoir obtenu un doctorat et un Master 2 en communication. Dans sa famille, les travaux champêtres sont une transmission d’héritage très symbolique, qui, à l’époque développaient et nourrissaient son village natal. Elle a réellement commencé à travailler la terre en 2017, en créant des semences biologiques pour son père, puis, elle a voulu créer son propre marché pour pouvoir toucher des bénéfices en pratiquant sa passion.
En 2019, elle présente son projet « Manku Ivoire » au Programme African Women of The Future (AWF) de la Fondation SEPHIS, qui lui permet d’être sélectionnée et de participer à la formation. Suite à cela elle remporte le 1er prix au concours « PITCH », qui lui fait bénéficier d’un accompagnement de la Fondation SEPHIS et de la Coopération Allemande GIZ d’une valeur de 2 millions de francs CFA en matériels. Une double fierté pour la jeune entrepreneuse car ce prix a soulevé l’intérêt des jeunes filles à s’investir dans le travail sans développer un complexe dû à leur situation sociale.
Fatoumata a pu faire de son projet une start-up axée autour de la culture du piment en Côte d’Ivoire, condiment très apprécié. Sur place le piment ordinaire appelé également « Garba » est très demandé par les consommateurs. Il possède de nombreux bienfaits. La capsaïcine trouvée à l’intérieur favorise la circulation sanguine et la lutte contre l’obésité. La plupart des agriculteurs vendent le piment sous sa forme première mais pour se démarquer Fatoumata a choisi de le transformer de manière séché ou alors sous forme de purée. Manku Ivoire est désormais une entreprise spécialisée dans la production et transformation du piment en plusieurs dérivés comme le piment en poudre, le piment sec, le cube de piment, permettant ainsi de réduire considérablement les pertes qu’elle subissait auparavant.
Fatoumata Ouattara à encore plusieurs projets pour l’avenir. Avec le matériel qu’elle a reçu (Motopompe) elle compte notamment construire un barrage hydraulique, un moyen de devenir autonome en eau. Elle compte aussi implanter des centres incubateurs, des grandes unités de transformations et exporter ses productions, le tout en adoptant bien sûr une agriculture plus respectueuse de l’environnement.