A l’occasion de la fête de la jeunesse, il y a quelques jours, le président camerounais s’est adressé aux jeunes du pays et les a appelé à saisir les opportunités numériques, mais aussi à développer leurs compétences entrepreneuriales. Paul Biya a rappelé que l’Etat « menait depuis des années des actions qui visaient à promouvoir la culture entrepreneuriale, nécessaire à l’autonomisation de la population jeune. » Il a par ailleurs demandé à son gouvernement d’accélérer la mise sur pied du Fonds de garantie aux jeunes entrepreneurs, en y intégrant un guichet spécial dédié au financement des projets des jeunes de la diaspora. «Ce Fonds devra permettre aux porteurs de projets et aux jeunes entreprises de disposer de la garantie nécessaire pour lever les capitaux disponibles sur les marchés financiers, ou obtenir des financements auprès des banques classiques», a indiqué le chef de l’État.
Ce projet est en gestation depuis plus de 10 ans sous l’appellation de Fonds de garantie des crédits aux PME (Fogapme). Pour promouvoir l’auto-emploi, Paul Biya avait déjà prescrit, en 2016, le lancement du Plan triennal spécial jeunes. 102 milliards de FCFA devaient être consacrés à sa mise en œuvre. Sept ans après, environ 20 milliards de FCFA ont été consacrés au financement des projets en faveur des jeunes, selon le bilan dressé par le président de la République lui-même
Hasard ou pas du calendrier, le ministre de l’Enseignement supérieur, Jacques Fame Ndongo, vient de rendre publique une circulaire créant le Statut national d' »étudiant-entrepreneur » au Cameroun. L’objectif est d’inciter les apprenants à créer leurs entreprises et à être leurs propres patrons, alors que le chômage affecte surtout les jeunes et les diplômés de l’enseignement supérieur, d’après l’Institut national de la statistique (INS).
Cette circulaire adressée à tous les responsables des établissements d’enseignement supérieur, publics et privés, était déjà partie en début d’année définissant le cadre général de mise en œuvre du statut qui vise entre autres « le renforcement de la formation pratique des étudiants, la promotion de l’insertion professionnelle et l’incitation à la création d’entreprise ».
Grâce au statut national d’étudiant-entrepreneur, les étudiants camerounais ayant des idées d’entreprise bénéficieront de l’accompagnement et de la flexibilité nécessaires pour mener à bien leurs projets, durant leur parcours académique. Il s’agit d’un statut spécial « accordé aux étudiants qui disposent d’une idée de projet et/ou comptent créer une entreprise durant leur parcours académique ou après l’obtention de leur diplôme ».
Ce statut accorde divers avantages à l’étudiant, entre autres : flexibilité dans son emploi du temps, accès à un espace de travail de groupe (coworking) lorsqu’il est prévu par l’établissement ou le pôle entrepreneurial, possibilité de considérer son projet de création d’entreprise comme un projet de fin d’études, accompagnement et suivi personnalisés par des encadreurs académiques et professionnels, soutien dans la recherche des sources de financement…