Un rapport de l’Organisation panafricaine des agriculteurs (PAFO) publié en octobre dernier a jeté un pavé dans la mare… Selon cette étude 64% des jeunes agri-entrepreneurs africains disent n’avoir reçu aucun soutien de la part de leur gouvernement.
L’enquête a été réalisée auprès d’un échantillon de 108 jeunes agri-entrepreneurs membres des réseaux régionaux et nationaux de la PAFO. Seuls 33% d’entre eux déclarent bénéficier d’un accompagnement du gouvernement, principalement sous forme de formations, d’opérations de vulgarisation et de services de conseil technique. Les autres types de soutien gouvernementaux cités sont l’accès aux financements (44%), l’aide à l’accès aux marchés (16,7%) et la fourniture d’intrants agricoles (14,7%). Le soutien le moins important fourni est l’accès aux installations d’irrigation (5,9%) et l’accès à la technologie et aux innovations (8,8%).
Le rapport souligne d’autre part que 91 % des jeunes agri-entrepreneurs interrogés ont un diplôme ou une qualification d’éducation post-secondaire et affirment que la principale motivation pour leur entrée dans l’entrepreneuriat est la passion de l’agriculture. La volonté de protéger l’environnement et la biodiversité (40,2 %) constitue également un autre facteur expliquant l’engagement de ces jeunes dans l’entrepreneuriat agricole.
Environ 33 % d’entre eux ont aussi indiqué que l’entrepreneuriat agricole était un secteur lucratif, ce qui les a motivés à se lancer dans l’entrepreneuriat. Les autres motivations évoquées sont le besoin d’être indépendant et de ne travailler pour personne (27 %), les histoires de réussite de familles et d’amis engagés dans l’entrepreneuriat agricole (10,3 %), le manque d’emploi après l’école (13%) et l’émergence de technologies avancées dans le domaine de l’agriculture (14%).
Par ailleurs, environ 38 % des jeunes agri-entrepreneurs disent avoir adopté les technologies de l’information et de communication (TIC), notamment les ordinateurs et les téléphones portables, dans la gestion de leurs entreprises ou leurs exploitations, tandis qu’environ 36 % d’entre eux ont eu recours au commerce électronique et aux plateformes de transaction d’argent mobile.
Le rapport rappelle enfin que le secteur agricole demeure le principal contributeur au produit intérieur brut (PIB)* et constitue un grand pourvoyeur d’emplois en Afrique ou se trouve le plus grand nombre de jeunes au monde. Parallèlement des indicateurs montrent que de nombreux jeunes africains ont une perception négative et rencontrent des difficultés à s’engager dans des activités agricoles productives. Cette perception est amplifiée par une faible accessibilité à l’information et à la communication. Il est donc nécessaire que ces jeunes soient aidés et que soient diffusées les histoires de réussite d’autres jeunes engagés dans l’agriculture afin d’en prendre exemple.
* les trois plus fortes contributions de l’agriculture au PIB sur le continent ont été observées en Sierra Leone (60%), au Tchad (54%) et en Éthiopie (38%).