Il y a quelques jours, le gouvernement béninois a annoncé la création de la « société de développement et d’agrégation des productions agricoles » pour consolider l’acquis de ces dernières années et continuer la progression des résultats agricoles.
Cette décision rentre dans le processus de renaissance et de consolidation du secteur agricole béninois, le but étant pour le gouvernement de créer un écosystème favorable au développement du secteur. La société aura pour objectif de valoriser des terres cultivables, en faire la faire promotion et sécuriser l’investissement agro-industriel.
Ces dernières années, le Bénin a enregistré une amélioration dans plusieurs de ses productions, notamment celle du riz. C’est la seconde céréale la plus consommée au Bénin après le maïs. Cette denrée est très prisée dans le commerce transfrontalier. La production du riz est passée de 204 000 tonnes de paddy (riz non décortiqué) en 2015, à 519 667 tonnes en 2021, soit un accroissement de 155% et une hausse des rendements de 32% augmentant de 3,1 à 4,1 tonnes par hectare.
C’est cette hausse de production qui a entraîné la création de la société de développement et d’agrégation des productions agricoles. Cette performance a provoqué une recrudescence des industriels, particulièrement marquée par la reprise des usines de transformation de Malanville et Glazoué, ainsi qu’une amélioration des capacités des unités artisanales estimée à plus de 100 000 tonnes.
Grâce à la société, l’objectif est d’atteindre une capacité d’un million de tonnes à l’horizon 2025 et de limiter les exportations informelles de riz paddy. Actuellement, une proportion de 65% de la production de riz paddy est exportée de façon informelle vers les pays limitrophes, ce qui constitue un défi pour la mise en place d’une chaîne d’approvisionnement sécurisée et durable au profit des transformateurs.
La société sera chargée de plusieurs missions :
- De la cartographie et de géoréférencement des producteurs ;
- Du conseil agricole au profit des producteurs,
- Faciliter l’accès aux matériels et équipements agricoles ;
- Collecter les productions agricoles, principalement le riz paddy.
- Mener toutes les opérations de manutention (stockage, entreposage…)
- Faciliter l’approvisionnement des unités locales de transformation agricole en matières premières
- Exporter le surplus de production non transformée localement.
Pour les producteurs, la société va contribuer à l’amélioration de la productivité, la garantie d’un prix de vente convenable et stable, l’amélioration des revenus des producteurs et une meilleure visibilité sur les conditions d’achat, l’accès aux opportunités de financement et aux services publics (couverture sociale, les services de proximité, la formation…)
En ce qui concerne les industriels, les bénéfices attendus concernent la sécurisation de l’approvisionnement en matières premières de qualité, le développement des activités d’agro-transformation, générant une plus grande valeur ajoutée.
Pour l’État, une amélioration de la balance commerciale est espérée grâce à une meilleure valorisation des exportations, une maîtrise de la traçabilité des flux et le renforcement de la sécurité alimentaire.