Le leader des logiciels TMS a conçu un nouveau module d’optimisation de remplissage des conteneurs et des camions. Le but : accompagner industriels, distributeurs, et transitaires face à la baisse des capacités de transport et la hausse des taux de fret.
Main d’œuvre introuvable, augmentation des couts de transport, inflation record dans le fret maritime et aérien. Un constat : le monde du transport pleure tant les difficultés auxquelles il fait face sont plurielles et perdurent. Routier, maritime, aérien, ferroviaire, tous sont impactés par la forte reprise économique post-crise sanitaire. Que ce soit sur les prix ou la pénurie de main d’œuvre, les problèmes latents se sont exacerbés avec la crise. Jérôme Bour, président de la société DDS Logistics, éditeur de solutions digitales pour les métiers du transport, relève :
« La crise a eu un impact très significatif sur nos clients et leur a fait se rendre compte de manière accélérée qu’il y a un enjeu fort autour de ces chaines de transport, en termes de délais, de couts, de capacités, de risques, de résilience, de CO2. C’est l’idée que globalement la livraison est perçue comme l’élément essentiel de l’expérience client. Tout ça était latent et s’est cristallisé avec la crise du Covid ».
Une demande exponentielle de solutions digitales
Pour répondre à ces enjeux, une partie de la solution se trouve, selon lui, dans une collaboration plus étroite entre tous les acteurs de la chaine, permise par la digitalisation. Et le phénomène s’est accentué avec la crise Covid. Jérôme Bour reconnait :
« Le marché des solutions digitales dédié au transport explose. On part d’un marché où le taux d’équipement est bas, où il y a tout à faire. Il était de 5,5% par an avant la crise sanitaire, aujourd’hui il est plutôt de l’ordre de 25% par an. Non seulement la demande est forte, mais elle concerne tous les segments : grands groupes, ETI, PME. »
Les solutions digitales permettent de répondre à trois demandes principales formulées par les industriels, distributeurs et transporteurs pendant et après la crise : comment trouver des capacités et les utiliser au mieux, comment s’assurer que la marchandise arrive à destination et quelles sont les alternatives dans ce contexte de pénurie de long terme ?
La priorité donnée à l’optimisation du chargement
Pour répondre, au moins partiellement à ces problèmes, DDS Logistics a mis en place un nouveau module d’optimisation du chargement. A partir du logiciel TMS DDS Shipper, il est désormais possible de simuler en amont le remplissage du conteneur. Le logiciel calcule directement le remplissage à partir des dimensions unitaires des colis, palettes, cylindres ou tout autre support utilisé. Le module prépare ensuite les instructions de chargement et guide les collaborateurs lors des opérations d’empotage.
« Quand on a du multi-clients, des types de conteneurs, de remorques différentes et plusieurs types de colis, des palettes, on dépasse rapidement les capacités du cerveau humain » explique le président de DDS Logistics.
Grâce à l’automatisation, le chargeur optimise plus facilement l’espace de son conteneur complet et dimensionne au mieux ses besoins pour un taux de remplissage idéal. Le module permet aussi de remonter les informations transmises par les fournisseurs. Grâce à une connexion avec l’ERP, les transporteurs connaissent en détail le chargement ; un gage de confiance sur la visibilité de l’ensemble de la chaine.
D’ailleurs, les résultats sont probants. Depuis sa mise sur le marché début 2021, ce type de démarche aurait permis un gain de 5 à 10%, voire de 15% pour certains clients, sur le taux de remplissage. Des gains qui se répercutent proportionnellement sur le cout du produit ainsi que sur les émissions de CO2. Une réduction bienvenue face au cout de la transition énergétique, qui inquiète les routiers.
La collaboration des acteurs de la supply chain : une sécurité
Mais pour DDS Logistics, les maillons de la supply chain ne doivent pas faire cavalier seul. Au contraire, la sécurisation des capacités et des couts passe par une étroite collaboration entre tous les acteurs de la chaine d’approvisionnement. Selon Jérôme Bour, c’est en travaillant sur le long terme avec les transporteurs que les potentiels seront optimisés.
Quoi qu’il en soit, les problématiques rencontrées sur le marché du transport ont de graves conséquences sur la chaine d’approvisionnement. Au Royaume-Uni, les stations-service sont vides et les rayons clairsemés. En Italie, le manque de routiers provoque un début de pénurie. Une situation tendue rencontrée également à Hong-Kong où les difficultés sont les mêmes. Mais former les chauffeurs et mettre des ressources sur la route prend du temps.