Le tourisme est le premier secteur impacté par le séisme qui a frappé le Maroc le 8 septembre dernier provoquant 3 000 décès et 5 530 blessés.
Si aujourd’hui, le premier secteur d’activité du Maroc est l’industrie automobile, le tourisme reste l’un des moteurs de l’économie marocaine avec 14 millions de visiteurs par an. Il représente plus de 500.000 emplois et environ 7 % du PIB national, soit cinq fois plus que son voisin tunisien. Grâce à une importante campagne de publicité en 2022 et la réouverture des frontières post Covid, les six premiers mois de 2023 ont été marqué par un rebond spectaculaire du secteur, avec une augmentation de 92 % du nombre d’arrivées de touristes étrangers (français, espagnols et britanniques principalement) au Maroc par rapport à 2022 et des recettes en augmentation de 69 %. Les autorités marocaines étaient jusqu’alors confiantes et avaient pour objectif d’attirer 12 millions de touristes supplémentaires d’ici 2030.
La catastrophe naturelle est intervenue en pleine haute saison touristique et a brutalement engendré un nombre élevé d’annulations, en particulier dans les villes de Marrakech, Agadir et Casablanca. « Nous nous attendons à ce que ces annulations continuent d’augmenter ce mois-ci. Cette réaction est compréhensive, car les médias étrangers ont présenté l’image d’un pays dévasté », explique Imane Rmili, présidente de la Fédération des restaurateurs touristiques. De son coté la Fédération nationale de l’industrie touristique (FNIH) a tenu à rassurer les touristes quant à la qualité des constructions hôtelières et autres sites d’hébergement. « Grâce à des normes de sécurité strictes aucun décès n’a été enregistré dans les hôtels du Maroc« . Le président de la FNIH, Lahcen Zalmat, a souligné que la vie reprenait aujourd’hui normalement dans l’ensemble des établissements.
Sous la présidence de Fatima Zahra Ammor, ministre du Tourisme et de l’Artisanat, une réunion regroupant les représentants de toutes les branches du secteur s’est tenue à Rabat. Lors de cette réunion, Adel El Fakir, Directeur général de l’Office national marocain du tourisme (ONMT), a souligné les actions engagées dès le lendemain du séisme pour rassurer les tour-opérateurs et compagnies aériennes, les encourageant à maintenir leurs programmations vers le Maroc. Dans la même perspective, il est question de préparer en collaboration avec l’ONMT une campagne de communication adaptée à ce genre de situation.
Malgré la gravité du séisme, le secteur devrait connaître des impacts limités. Pour la Fédération nationale des transporteurs touristiques du Maroc l’activité demeurera encore morose durant ce mois de septembre. Cette tragédie pourrait toutefois inciter à des améliorations dans la construction d’infrastructures touristiques, renforçant ainsi la sécurité des visiteurs. Certains avancent même que les images des lieux touristiques intacts diffusées sur les télés du monde entier pourraient même contribuer à la reprise du secteur.
Les professionnels du tourisme marocain sont confiants et misent sur une reprise progressive dans les mois à venir. Ils fondent de grands espoirs sur la « haute saison, » qui s’étend jusqu’au mois de mai, pour maintenir la reprise exceptionnelle enregistrée au cours des six premiers mois de l’année.