A l’occasion d’une conférence de l’ensemble des acteurs de la Team France Export , Franck Riester, le ministre du Commerce Extérieur, a dressé un bilan assez catastrophique du commerce extérieur en France tout en prônant l’unité et la mobilisation pour s’en sortir.
Le bilan du commerce extérieur est mauvais, l’impact sur les échanges a été de 9,6 % et les exportations ont baissé de 15,6 % en valeur. Pour compléter le tout, le solde négatif de la balance du commerce extérieur est de 62 milliards d’euros et le solde dans les services traditionnellement excédentaire a été divisé par 3 mais reste néanmoins positif avec 8,3 Milliards d’euros d’excédent.
C’est bien entendu le secteur aéronautique et le tourisme qui font baisser fortement le commerce extérieur, mais le ministre note toutefois quelques facteurs d’amélioration : « à partir du mois de mai on a assisté à une reprise, notamment du nombre des entreprises exportatrices » explique-t-il.
Si on attend la reprise en 2021 et particulièrement au 2ème semestre, le début d’année est lui assez mou d’après les organisations patronales : beaucoup d’offres, pas beaucoup de demandes … entend-t-on dans la sphère patronale. La gestion de la sortie des restrictions va donc être capitale pour la réussite de cette année. Le manque de salons se fait sentir et les entreprises exportatrices ont des fourmis dans les jambes…
Face à cela le gouvernement a mis au point un plan de relance export dont le montant, s’il est critiqué par sa faiblesse, reste toutefois assez large pour susciter des vocations et des envies.
« Le 1er bilan du plan de relance export a été positif, » explique le ministre Franck Riester qui a fait le tour des régions françaises pour le présenter et rencontrer des entreprises. « Il a été le fruit d’une réflexion globale de toute l’équipe de France. » Fer de lance du dispositif, le chèque relance export est aujourd’hui disponible. « On en a déjà distribué 2000 sur l’objectif de 15 000 que nous nous sommes fixé. Nous sommes plus agiles et plus ambitieux que dans d’autres pays » estime le ministre.
Le V.I.E, dont le dispositif a fêté ses 20 ans, bénéficie aussi d’un chèque de 5000 euros pour les entreprises qui y font appel. Toutefois de nombreux pays mettent encore des restrictions à l’envoie des V.I.E. « Nous essayons de lever, avec le Quai d’Orsay, les barrières administratives liées au Covid pour que les V.I.E puissent partir. » Le fait que le V.I.E puisse faire une plus longue période en France pour se former permet aussi à l’entreprise d’attendre des jours meilleurs en préparant son jeune et en le faisant travailler sur le pays visé.
D’autres dispositifs comme le Fasep ont été doublés et globalement de nombreux dispositifs de garanties ont aussi été renforcés. « Les 250 millions d’euros qui ont été mobilisés sont disponibles et je pense qu’ils vont servir au déploiement des entreprises à l’international. 60% des bénéficiaires du chèque de relance déclarent qu’il ont déjà atteint leur objectif commercial en dépensant leur chèque de relance. »
Le message de Franck Riester a été celui de l’unité des acteurs mobilisés autour de la relance. Si la conférence faisait l’effet d’une auto-congratulation générale des acteurs publics très satisfaits du dispositif mis en place et de travailler ensemble, elle ne peut pas masquer la réalité des entreprises et de la baisse des carnets de commandes. Il faut peut-être travailler sur d’autres solutions et d’autres façons de faire … Les crises servent souvent de révélateur et d’accélérateur des changements nécessaires.