Tous les pays d’Afrique travaillent sur le sujet de l’autosuffisance agricole alors que 65 à 70 % de ce qui est consommé est importé. C’est à la fois un sujet stratégique pour nourrir une population qui est en forte croissance mais aussi un sujet sociétal pour stabiliser les populations rurales afin de ne pas créer des mégalopoles ingérables et lutter contre la pauvreté.
Cette question capitale de l’agriculture fait l’objet de toutes les attentions et sera l’un des thèmes évoqué le 30 mars prochain à Dakar par l’opération Néopharming initiée par le Groupe Zebra sur les Rencontres Africa.
L’autosuffisance agricole ne peut se faire au Sénégal sans l’autonomisation des agriculteurs ou groupements d’agriculteurs dans la gestion de leurs propres activités. C’est du moins la conviction du Secrétaire général de l’Organisation des Paysans du Sénégal (OPS) qui estime que le pays a besoin d’une organisation paysanne forte. L’OPS a exigé de l’Agence pour la Promotion des grands travaux du Chef de l’État (APIX), de se mobiliser et de mobiliser des investisseurs internationaux pour faire progresser leur cause.
Créée récemment dans la région de Saint-Louis, l’Organisation des Paysans du Sénégal (OPS) regroupe des Paysans (agriculteurs), des Pasteurs (éleveurs) et des Pêcheurs (3 P). Le fait même de se regrouper dans le monde agricole est récent au Sénégal et c’est sans doute les prémices d’une organisation plus structurée de la filière.
“De 1960 à nos jours, les paysans ont été toujours laissés en rade. Et donc, l’OPS est née pour corriger tous ces manquements. Elle veut promouvoir une meilleure prise en charge de ces différents acteurs que sont les 3P à savoir les paysans, les pasteurs et les pêcheurs”, a soutenu Badara Sall, son Secrétaire Général. Il a aussi annoncé que leur organisation ira partout au Sénégal pour fédérer les acteurs des différents secteurs en vue de réussir les objectifs d’autosuffisance agricole que se sont fixés les autorités de ce pays.
Toujours selon le Secrétaire Général de l’OPS, “seules les coopératives peuvent booster l’agriculture, la pêche et l’élevage dans le pays et gérer aujourd’hui ces secteurs.” Leur volonté est de corriger tous les manquements notés jusqu’ici dans ces différents secteurs.
Reste à résoudre les problèmes sur le foncier qui ne sont pas encore bien clairs et à trouver les financements pour la modernisation du secteur et pour permettre aux coopératives émergentes d’avoir les moyens de leur développement.