Dans un rapport rendu public le 5 octobre dernier, la Cour des comptes épingle le manque d’efficacité des dispositifs mis en place pour aider le commerce extérieur et propose différentes pistes pour l’avenir.
Depuis quinze ans, le commerce extérieur fait face à des difficultés croissantes et la balance commerciale française ne cesse de se dégrader. En 2021, elle a atteint son plus bas point historique à moins 84,7 milliards d’euros, à cause d’un contexte très particulier (COVID…) mais aussi du faible dynamisme des exportations en comparaison de celui des importations, entrainant ainsi la France en situation de déficit extérieur. Le rapport de 166 pages pointe le contraste entre le nombre record d’exportateurs (136 100 selon les Douanes françaises) et ce déficit commercial record.
La Cour des comptes analyse d’abord dans son document les raisons des mauvais résultats français à l’export, que sont la dépendance énergétique, le faible dynamisme des exportations, l’insuffisante compétitivité, mais aussi parfois des problèmes de concurrence entre acteurs publics d’aide à l’export. Elle propose ensuite la reconfiguration de l’offre d’accompagnement et son modèle économique. Plusieurs solutions sont notamment mises sur la table, dont deux niveaux d’offres d’accompagnement : un premier niveau, gratuit, accessible à toutes les entreprises, et en particulier aux PME et ETI. Un second niveau, avec un accompagnement plus personnalisé, gratuit ou à coût modeste, pour les entreprises jugées prioritaires. Ces dernières seraient sélectionnées en lien avec les filières économiques, parmi les 8000 PME et ETI de croissance ce qui amènerait à un accompagnement de 1000 entreprises prioritaires par an.
Pour inciter les entreprises à se développer à l’international, l’Etat a mis en place, en 2019, un guichet unique sous la bannière « Team France Export », regroupant les CCI de France, Business France et Bpifrance. Cette synergie entre services publics restant perfectible, la Cour des Comptes propose la mise en place jusqu’en 2027 des comités stratégiques régionaux (déjà en cours d’installation depuis 2021), de charger le Conseil stratégique de l’export (CSE) de veiller à l’articulation des offres de soutien à l’export, et de mettre en place une plus forte intégration de Bpifrance.