La spécificité de la Tunisie pour certaines plantes comme le bigaradier, le géranium, le myrte, le romarin, le rosier et le jasmin lui confère une place de premier choix pour l’exportation. Après l’Ariana, et Nabeul, la région de Kairouan est en voie de devenir une place forte pour la culture du rosier. Selon les données de la Direction générale de la production agricole (DGPA) tunisienne, la culture du rosier occupe actuellement une superficie totale d’environ 1000 ha avec un rendement moyen de 2 à 2.5 tonnes/ha. Les plantations de roses sont développées dans plusieurs zones de la Tunisie dont le gouvernorat de Kairouan qui en assure l’essentiel. Dans cette région les principaux producteurs sont localisés essentiellement dans les secteurs de Khazazia et Dhraa Ettamar.
Les roses de Kairouan font partie des roses anciennes descendant des roses rapportées de la Terre Sainte par les croisés, la rose ‘Quatre Saisons Damas’ (ward jouri), aux fleurs doubles (plus de 10 pétales) de couleur rose tendre, exhale un parfum extraordinaire, qualifié de note florale. Il s’agit de l’espèce la plus recherchée au monde, pour la production d’huile destinée à la parfumerie. Ses qualités apaisantes et anti-inflammatoires lui permettent d’agir contre les irritations et inflammations de la peau comme l’eczéma et les rougeurs en général. Parallèlement ses actions antioxydantes et astringentes font d’elle une huile pour les peaux sèches et matures et permettent de limiter le vieillissement de la peau. Sa production est plus productive qu’on le pense, puisque sa consommation en eau ne dépasse pas 5%. Des investisseurs étrangers sont intéressés par sa production qui est classée parmi le top 10 des variétés de roses et rosiers les plus parfumées dans le monde.
Avec l’eau de rose, une fois extraite et distillée, on peut tout faire ou presque et l’utiliser dans plusieurs produits, de la pâtisserie à la parfumerie, en passant par les cosmétiques et les crèmes pour la peau. La rose de Kairouan demeure un atout de création d’emplois et une source de devises pour le pays. C’est ce qu’a soulevé Habib Sebri, président du groupe Sebri, en mettant l’accent sur de nouveaux partenariats liés avec les Allemands, les Chinois, les Canadiens et les Français. Selon lui à Kairouan, la filière est capable d’atteindre 25000 postes d’emploi. L’homme s’apprête d’ailleurs à ouvrir une vaste unité de distillation de roses de séduit les plus grands parfumeurs. L’objectif de cette unité de distillation sera donc de développer les exportations à destination des grandes maisons de parfumerie internationales. Elle disposera, entre autres, de 16 distillateurs d’une capacité totale de distillation de 5 000 litres. Huit sont déjà installés, quasi prêts à l’emploi. La mise en service de cette unité industrielle est prévue l’année prochaine. « En termes d’exportations, nous visons les marchés européens, la France et l’Allemagne, et puis l’Asie. «