En France, on vend aujourd’hui deux fois plus de vélos que de voitures, à tel point qu’il y a des ruptures de stocks. C’est pour cela que le gouvernement cherche à développer une filière économique dans le pays. Une filière complète : de la production au recyclage.
Autrefois grand pays du vélo, la France a commencé à les importer massivement à mesure qu’elle se désindustrialisait. Aujourd’hui, on ne fabrique quasiment plus de pièces de vélos sur le territoire, on les importe essentiellement d’Asie. Par ailleurs, pour les vélos électriques, comme pour les voitures, le secteur se retrouve complètement dépendant des semi-conducteurs importés de Chine et de Taiwan. Une filière tricolore a perduré jusque dans les années 80-90 mais elle n’existe presque plus. On assemble certes encore un peu de vélos… À peine 850 000 sur les 2,5 millions de vélos vendus chaque année en France.
« Rapatrier des vélos en France, c’est rapatrier de l’emploi, mais c’est aussi une dynamique environnementale vertueuse (…) C’est un sacré coup de pouce qui doit accompagner des entrepreneurs passionnés » a indiqué Roland Lescure, le ministre délégué chargé de l’Industrie .
Le gouvernement veut donc soutenir les entreprises qui travaillent sur la recherche, le développement et l’innovation. Il compte aider aussi celles qui produisent des freins, des pédaliers, des cadres, des porte-bagages, bref, tout ce qui compose un vélo, pour les aider à relocaliser, à se développer. Dans le cadre du « plan vélo » lancé l’an dernier, l’Etat a déjà distribué 3,5 millions d’euros et veut passer à la vitesse supérieure. Il a lancé il y a peu un appel à projets de 55 millions d’euros pour doper l’industrie française du vélo. Un appel à projet « Industrie du vélo » dans le cadre du plan « France 2030 » qui doit notamment aider les fabricants à compléter des investissements pour moderniser ou agrandir leurs usines. Il s’agit d’assembler des vélos, mais aussi reprendre ou lancer la production de pièces détachées (batterie, transmission, freins, et même les coûteux cadres et moteurs). Le gouvernement compte également subventionner des projets innovants, comme dans l’écoconception et l’amélioration de l’impact environnemental des vélos.
Visant les gros volumes, l’appel à projet, qui affiche l’ambition de : « Faire du vélo un levier pour notre économie » ne s’adresse pas aux artisans : le coût total de chaque projet doit être d’au moins un million d’euros. Le gouvernement a fixé un objectif très ambitieux de 1,4 million de vélos assemblés par an à l’horizon 2027 et au moins 2 millions de vélos par an, à l’horizon 2030. L’objectif est aussi de créer des emplois. Aujourd’hui, le vélo représente près de 50 000 postes directs dans l’Hexagone. l’objectif est d’en avoir trois fois plus d’ici 2050.
Opéré pour le compte de l’Etat par l’ADEME, l’appel à projets « Industrie du vélo » est aujourd’hui ouvert et deux vagues de sélection sont prévues. Une première liste de lauréats de cet appel à projets doit être annoncée au mois de septembre, la seconde début décembre.