L’annonce d’un plan d’investissement de 1,5 milliard d’euros par Emmanuel Macron met l’accent sur l’importance de l’Intelligence Artificielle pour notre économie. Le rapport Villani témoigne des enjeux majeurs auxquels les entreprises sont confrontées. Est-il possible de faire de la France et de l’Europe des champions du numérique au service de l’humain ? On se trouve face à tellement de data par métier et par secteur, que les compiler est un casse-tête. On se trouve très vite à la tête d’une montagne de data. On fait face à des problèmes techniques, éthiques et juridiques. Le plus dur est l’organisation humaine : qui a accès à quoi ? Comment se répartir les rôles ? Encore faut-il se plier au règlement général de la protection des données. « En France et en Europe, on valorise les données mais on crée un cadre pour les protéger ». D’ailleurs les outils révolutionnaires se multiplient pour nous aider à entrer plus facilement dans l’ère de la Data-intelligence. Pour exemple, le lancement annoncé ce jour d’Ethnoslab, outil révolutionnaire qui va permettre de réunir facilement et partager les données utiles aux décisions, en faisant appel aux technologies les plus avancées d’analyse de données et de capture Big Data. Et les outils de plus en plus sophistiqués vont se multiplier…
Une chose est certaine, dans le monde, c’est la course à l’innovation.
Le nombre de brevets déposés dans le monde a presque doublé entre 2005 et 2015. Alors que la France compte plus de 5 000 chercheurs, il faut pallier la fuite des talents et soutenir les petites entreprises innovants face aux géants technologiques. Mais il y a des secteurs qui relèvent de la recherche, d’autres de l’industrie, tous les acteurs concernés par l’intelligence artificielle ne relèvent pas tous de la même famille. C’est une transformation, une accélération globale de l’outil de production. Il ne s’agit pas de copier les Gafa, Google, Apple, Facebook , Amazon, il est question de créer une façon de faire à la française ou à l’européenne.
La revue géopolitique Diploweb, nous livre une analyse de la course mondiale à l’innovation, dans la géographie mondiale de l’IA, ce sont évidemment les Etats-Unis qui dominent largement la recherche et le développement, du fait de la présence des géants du Web sur leur territoire, mais la Chine s’est impliquée dans le domaine de l’IA, appuyée sur un parc technologique d’une valeur supérieure à 2 milliards de dollars le développement d’un enseignement dédié et l’objectif d’être le premier centre d’innovation en IA d’ici 2030. Rappelons que la Chine interdit ou limite le recours aux Gafa pour donner la priorité à tous les géants chinois, entre autres Baidu, Alibaba, Tencent.
Comment imaginer l’avenir du travail à l’horizon 2030 ?
On dit qu’une grande partie des métiers pratiqués actuellement n’existeront plus. Aussi, d’ores et déjà, le gouvernement prévoit de donner une place importante à la formation dans tous les secteurs rattachés à l’IA. Un éventail de bac à bac+8 sera recherché par l’industrie, chacun pourra faire évoluer son niveau de compétences pour choisir son avenir.
De nombreuses questions se posent, en réponse à ceux qui craignent que nous ne soyons dominés par les robots. Alors que la France compte plus de 5 000 chercheurs, comment pallier la fuite des talents et garder les meilleurs profils en France, comment offrir un cadre fiscal permettant de flécher les investissement privés dans ce domaine, comment soutenir les petites entreprises innovantes dans le secteur face aux géants technologiques. RH, automobile, santé, quels seront les secteurs industriels et tertiaires les plus touchés et alors quelles solutions sur l’emploi et la formation, quel est le rôle des ingénieurs et leur place dans la révolution de l’intelligence artificielle, comment se positionne la France sur l’IA comparée aux autres pays ? Nous sommes face à d’immenses défis en ce qui concerne ces nouvelles technologies. Il suffit parfois de changer quelques pixels pour que les logiciels fassent prendre de mauvaises décisions. il convient de bien prendre en compte la mesure des transformations spectaculaires en cours. Il s’agit en premier lieu d’une nouvelle étape de la transition numérique découlant de l’internet, des réseaux sociaux, du smartphone, qui font que nous sommes tous équipés d’outils permettant la collecte et la remontée de l’information en temps réel. Sur ces technologies, l’Europe ne dispose pas encore de grandes plateformes numériques structurantes, capables de collecter les flux de données qui alimenteront l’IA demain.
Il s’agit pour nous maintenant de livrer les batailles qui nous placeront au centre du jeu et c’est bien la raison de l’investissement du gouvernement français. 1 500 start up représentant un investissement cumulé de 13 milliards de dollars ont été référencées dans le monde. La France, avec 270 start up se place au deuxième rang européen, derrière le Royaume-Uni.