Pékin a rassemblé pour la 7ème édition du sommet Chine-Afrique « Tous » les chefs d’Etats africains venus écouter la bonne parole d’un Président Chinois très offensif qui a annoncé le renforcement de ses investissements sur le continent.
Avec 40 Milliards de dollars investis en 2016 la Chine est passée en quelques années de quasiment rien à 5% des investissements étrangers sur le continent. Le pronostic des économistes et l’annonce faite par le Président Chinois est que la chine devrait viser les 100 Milliards de dollars pour 2020 ce qui en ferait un des premiers acteurs d’investissement en Afrique.
Christine Lagarde pour le FMI a de son côté mis en garde sur le niveau d’endettement de certains pays. Par exemple depuis que la Chine a ouvert sa base navale à Djibouti l’endettement du pays a doublé pour passer à 86% de son PIB.
Le Président Xi Jinping de son côté poursuit son objectif moyen terme de « route de la soie » dont l’Afrique est l’un des objectifs. Les grandes infrastructures financées par la Chine se construisent en Ethiopie, à Madagascar … et plus de 2500 entreprises chinoises sont implantées aujourd’hui en Afrique, pas seulement dans le BTP, aussi dans les télécoms, l’agriculture …
Bizarrement ce n’est pas au profit du commerce courant, car même si les importations chinoises ont explosées dans les années 2010 elles sont retombées à des niveaux plus faibles depuis 2016. Il faut dire que du coté Africain il y a une sorte de raz le bol des produits chinois à bas coût et de piètre qualité qui sont accusés de tuer la petite industrie locale. Beaucoup d’observateurs pensent qu’il va y avoir une inflexion de la manière de procédé des entreprises chinoises en Afrique qui vont sans doute essayer de plus s’insérer dans le tissu local et nouer des partenariats avec les acteurs existants. Ceci pourrait être une opportunité pour les entreprises françaises qui sont bien insérées dans le tissu local et qui font depuis quelques années des efforts importants pour changer leur image de puissants groupes d’origine coloniaux pour être très intégrés dans le développement.
Si il reste encore de beaux jours devant nous pour les Français en Afrique de l’Ouest se sera sans doute au prix d’une coopération accrue avec d’autres entreprises ou acteurs comme les Chinois.
Conscient du problème le Président Macron a décidé tout récemment de renforcer fortement sa politique de dons aux pays émergents. Politique sur laquelle la France était le mauvais élève européen. L’objectif est de la doubler dès 2019 et d’orienter ses investissements vers le résultat et non vers une approche quantitative : une vraie révolution au sein de la vénérable Agence Française de Développement. Cette politique devrait donner des résultats en terme d’image et consolider à terme la position des entreprises françaises sur la zone.