Pour Nabil Jijakli le Président de Credendo, 2019 est une année caractérisée par une montée en puissance des troubles sociaux partout dans le monde, qui deviennent une composante importante du risque politique et économique.
« 2019 a été pour moi l’année de l’émergence de manifestations populaires non contrôlées dans de nombreux pays » explique Nabil Jijakli. « Avec l’émergence de dirigeants populistes, Italie , Brésil … issus de faction d’extrême droite, ou de dirigeants aux inflexions populistes comme Donald Trump ou Boris Johnson, on a un affichage fort de raisonnements assez simplistes qui sont propices à engendrer des réactions. »
« Le dénominateur commun de ces mouvements est bien sûr la montée des frustrations engendrées par la différence entre les discours et la réalité ; une simple mesure peut fait déborder le vase. La société algérienne est descendue dans la rue suite au flou laissé par l’armée dans la continuité du pouvoir. A Hongkong, si il ya des raisons politiques profondes, c’est une mesure judiciaire qui a mis le feu aux poudres…. Mais le substrat le plus fréquent est la raison ou la mesure sociale ou économique, au Liban c’est la taxe sur Whatsapp, au Chili c’est le prix des transports… Et d’un mouvement ponctuel on assiste à des mouvements généralisés plutôt dans les villes… »
La monté des médias sociaux
« L’agitation sur les médias sociaux joue un rôle majeur d’indicateur préalable aux mouvements sociaux. La difficulté pour des analystes et acteurs économiques c’est la vitesse à laquelle tout cela se propage. » Credendo a intégré ces facteurs dans ses indicateurs, les tensions sociales, ethniques, la continuité des régimes politiques …
« Pour 2020, difficile de faire des prévisions , on surveillera quelques indicateurs en Algérie par exemple, comme aussi des évènements tels que les élections américaines qui ont d’autres conséquences bien au delà de l’Amérique du Nord »
Marc Hoffmeister