Le marché des points carbone est en plein développement et tout le monde est en train de chercher les bonnes façons de faire pour lutter contre les gaz à effet de serre. La société Pronatura a particulièrement innové sur le sujet en mettant au point un procédé qui permet de fabriquer un matériau à partir de biomasse et de résidus « vert » qui permet de piéger durablement le carbone : le BioChar.
Le biochar présente de nombreux avantages sur le plan agronomique et environnemental
Il améliore considérablement la fertilité du sol. Mélangé à la terre, il agit comme un catalyseur du métabolisme du sol qui améliore la rétention des nutriments et de l’eau, le développement des champignons mycorhiziens et le pH des sols acides. Mais surtout, cet amendement du sol peut, en une seule application définitive, augmenter très significativement les rendements des cultures, en particulier sur les sols dégradés (de +20 % à +200 %).
Sa 2ème propriété permet de retirer durablement du carbone de l’atmosphère. On parle de 4T de CO2 piégé pour 1T de biochar produit ayant lui même une utilité et une valorisation à part entière.
Enfin il peut aussi éviter l’émission de gaz à effet de serre. En agglomérant le biochar sous forme de briquettes, il peut être utilisé comme un substitut durable au charbon de bois produit à partir de déforestation, protégeant ainsi la biodiversité et les puits de carbone naturels que sont les forêts.
Pro-Natura International a été pionnier dans ce domaine, ayant passé les 20 dernières années à développer la technologie CarboChar, mise au point par l’ingénieur Rachid Hadibi. C’est un ensemble de machines de production de biochar optimisées pour les pays en développement, produisant entre 1 et 5 tonnes de biochar par jour (selon leur taille). La fondation Altran a decerné à Pro-Natura le premier prix d’innovation technologique pour le prototype à l’origine du CarboChar.
Pour Pronatura c’est une innovation décisive qui pourrait permettre d’éliminer 1 à 2 milliards de T de Co2. Sur le marché du crédit carbone c’est extrêmement significatif. Les crédits-carbone d’émissions évitées peuvent, eux aussi, être vendus sur le marché volontaire du carbone. Leur valeur est moindre que celle des crédits de séquestration permanente, mais les co-bénéfices qu’ils engendrent leur confèrent un prix de marché supérieur à la moyenne des crédits- carbone d’émissions évitées.
L’heure est maintenant au déploiement de la solution notamment dans les pays en voie de développement qui ont besoin d’une amélioration des rendements de leurs culture en même temps qu’ils disposent d’une grande masse de déchets verts.
Un véritable modèle vertueux, facile à mettre en place et dont le bénéfice est double : à la fois financier mais surtout pour la planète.