Afrigen Biologics and Vaccines, une biotech sud-africaine, a annoncé avoir produit en toute petite quantité le premier vaccin ARN Messager contre le covid-19 en Afrique, à l’aide du séquençage de Moderna. Des tests pour évaluer la fiabilité de ce vaccin se font déjà sur les animaux, les essais cliniques sur les humains quant à eux débuteront très prochainement.
Cette réussite a été obtenue avec l’aide de chercheurs de l’université du Witwatersrand à Johannesburg et une équipe de scientifiques de l’Université de KwaZulu-Natal en Afrique du Sud.
Un hub médico-technologique, installé dans la ville du Cap en partenariat avec l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), a été rapidement mis en place.
Le Medicines Patent Pool (MPP), organisation de santé publique dédiée aux brevets sur les médicaments et soutenue par les Nations Unies, a accordé une subvention de 39 millions d’euros afin de « soutenir Afrigen et ses partenaires africains pour accroître considérablement la capacité de fabrication locale et de réduire les inégalités flagrantes actuelles » en matière de vaccin contre le Covid-19.
La subvention couvrira les travaux du pôle de transfert de technologie pendant cinq ans, jusqu’en 2026.
L’Afrique est le continent le moins vacciné au monde. Seulement 11 % des Africains ont été complètement immunisés et seulement 1% des vaccins utilisés en Afrique sont produits sur le continent. Ils sont en plus seulement assemblés et conditionnés sur place.
« On voit bien qu’on ne peut pas compter sur les vaccins qui sont fabriqués en dehors de l’Afrique : ils n’arrivent jamais à temps et les gens continuent de mourir. » avait indiqué il y a quelques mois le président sud-africain Cyril Ramaphosa.
Il reste toutefois beaucoup à faire mais Biovac sera la première unité de production africaine à recevoir le savoir accumulé par ce hub et sera formée pour fabriquer de A à Z le futur vaccin mis au point chez Afrigen. Le laboratoire sud-africain, qui espère que des entreprises viendront soutenir ses démarches, afin d’accélérer l’étape des essais cliniques, prévoit de produire 100 millions de doses – exclusivement réservées aux pays de l’Union africaine – chaque année au Cap. Afrigen Biologics and Vaccines cherche, de plus, à développer un vaccin de deuxième génération, qui n’aurait pas besoin d’être stocké à basse température, ce qui pourrait mieux répondre aux problèmes d’infrastructures des pays concernés.