Ancien lauréat du Concours i-Nov 2019, Sweetch Energy développe depuis 2015, une technologie permettant d’utiliser l’énergie osmotique. La start-up bretonne vient de signer un partenariat avec la CNR (Compagnie Nationale du Rhône) pour tester sa technologie.
Peu connue du grand public et peu exploitée, l’énergie osmotique correspond à l’énergie générée par la différence de salinité de l’eau douce et de l’eau salée lorsque celles-ci se rencontrent.
Propre, durable, illimitée et indépendante des conditions météorologiques, elle possède un potentiel incroyable. « L’énergie osmotique, c’est un Graal des énergies renouvelables » et « chaque année, l’énergie engendrée dans les estuaires et les deltas est équivalente à 30 000 térawattheures, plus que la demande totale d’électricité de la planète », confirme Nicolas Heuzé, le co-fondateur de Sweetch Energy. Cette énergie marine et renouvelable pourrait couvrir dans l’avenir un tiers de nos besoins énergétiques car elle peut être produite partout dans le monde. Au niveau mondial, elle pourrait produire 1 700 térawattheures d’électricité par an. Pour la même durée, elle peut fonctionner 8 000 heures, soit 3 à 4 fois plus qu’une éolienne, ce qui est considérable.
Pour 2023, la start-up rennaise Sweetch Energy et la CNR veulent faire émerger une première centrale pilote basée sur la solution technologique de la start-up, nommée INOD pour produire de l’électricité entièrement renouvelable et continue à grande échelle. En s’intégrant à l’embouchure du Rhône, la technologie développée par Sweetch Energy viendra compléter les solutions déjà exploitées sur le fleuve pour augmenter la quantité d’électricité produite.
Cette année, la société se concentre particulièrement sur la création d’un prototype. Une phase de modélisation et de tests techniques sera d’abord réalisée au laboratoire intégré de la CNR et des tests seront effectués pour déterminer l’emplacement idéal au déploiement du premier pilote, prévu pour 2023. Une fois ces tests terminés, l’énergie osmotique de l’embouchure du Rhône pourra permettre de produire 4 millions de mégawatt-heure à l’horizon 2030 soit le double de la consommation annuelle de la ville de Marseille.
À terme, à l’échelle mondiale, Sweetch Energy veut « générer 2 000 térawattheures d’énergie osmotique simplement grâce aux deltas et aux estuaires de la planète. Cela pourrait réduire de 15% les émissions de carbone liées à la production d’électricité. »
En parallèle de ces projets, la start-up s’intéresse également à d’autres applications, comme la dessalinisation qui, permet aussi de produire de l’énergie. « Lorsqu’on dessale 2m3 d’eau de mer, on obtient 1 m3 d’eau douce, et 1 m3 d’eau très concentrée en sel. Ce concentrat est aujourd’hui rejeté en mer. Nous travaillons sur la récupération de l’énergie émise au moment de ce rejet », explique le co-fondateur de Sweetch Energy.