Acteur économique du secteur de l’éclairage public, Fonroche, connait une très forte croissance. Sur le continent africain, les besoins sont énormes et les solutions de lampadaires solaires séduisent les pouvoirs publics pour s’équiper en éclairage urbain.
19 heures passé à Dakar, il fait nuit noire. C’est le quotidien de nombreux sénégalais qui, parce que non éclairés, étaient contraints d’arrêter leur journée de travail et de rentrer chez eux. Désormais, des femmes déambulent dans les rues et continuent de commercer. Les enfants continuent de jouer. Aujourd’hui, après 19 heures, la vie continue dehors. Ces nouvelles formes de sociabilité sont apparues récemment à la suite d’un grand projet commandé par l’Etat sénégalais : l’installation de 50 000 lampadaires solaires. Fadel Traoré, Directeur Afrique de l’Ouest témoigne :
« L’éclairage public résout des problématiques de sécurité. Dans certaines localités, lorsqu’il n’y avait pas de lumière, personne ne sortait après 19 heures. Aujourd’hui on observe de nouvelles pratiques, notamment la poursuite des activités nocturnes. Cela a motivé l’Etat sénégalais à partir sur une autre phase du projet beaucoup plus importante. »
En effet, Fonroche a équipé le Sénégal de 50 000 lampadaires solaires, mais le besoin réel s’élèverait à plus de 300 000 lampadaires. Un éclairage toujours insuffisant, et un modèle qui se duplique à grand nombre de pays africains.
Une énergie renouvelable pour répondre à la demande croissante
Les pays en développement représentent 80% du marché mondial de l’éclairage public. Une demande colossale qui ne cesse d’augmenter. Face à une pression démographique croissante et aux pressions de la société civile, les autorités accélèrent leur équipement en éclairage public. Routes, parkings, ronds-points, coins isolés, l’éclairage solaire est désormais capable de répondre à toutes les demandes. Fadel Traoré explique :
« Aujourd’hui il y a beaucoup d’applications possibles. Le lampadaire solaire peut faire la différence et on est même moins chers que les lampadaires classiques directement posés sur les réseaux électriques. On n’a pas de produits catalogue, tous nos projets sont réalisés sur-mesure. On étudie la zone à éclairer et les exigences d’utilisation ».
Le panneau installé au-dessus du lampadaire capte la lumière pour la transformer en électricité et la batterie stocke cette énergie. Au coucher du soleil, l’énergie est restituée à la lampe, qui s’allume.
« Les décideurs aujourd’hui n’ont plus peur de l’éclairage public car nous avons apporté trois choses : la fiabilité de l’équipement, sa durabilité et la puissance. ».
Fonroche profite également de la vague verte des pays développés qui renouvellent leur système d’éclairage classique lorsqu’ils arrivent à terme, par de l’éclairage solaire.
Un lampadaire solaire éco-conçu
Fonroche surfe donc sur cette vague écologique et compte bien jouer sa partition dans le cercle des énergies renouvelables. La durée de vie d’une batterie est de dix ans, gage d’une facture d’électricité inexistante sur la période. Une solution bienvenue pour des pays où les communes n’ont pas les moyens de payer l’électricité. De plus, l’entreprise promet un cycle de vie long du produit solaire, avec une durée de vie de 30 ans dont 10 ans sans aucune maintenance. Sur le plan technique, Fonroche utilise le plus possible des matériaux recyclables. La batterie est, par exemple, conçue avec la technologie NIMH, un alliage de nickel qui se recycle entièrement.
Car plusieurs pays en voie de développement ont tenté des projets d’éclairage solaire mais des échecs ont été observés, notamment à cause de batteries à la durée de vie très courte. Et les retours d’expérience de ces échecs ont alimenté l’innovation de Fonroche. « Notre technologie respecte les conditions climatiques les plus extrêmes. Notre produit peut s’adapter à des températures très faibles, jusqu’à -40°C, comme à des températures très élevées, jusqu’à + 70°C. Même dans les zones où la météo est plus capricieuse, les lampadaires fonctionnent. ». De la même façon, Fonroche garantit la puissance de la lumière, aussi forte que sur des lampadaires traditionnels.
Sur le marché depuis une dizaine d’années, Fonroche a su faire sa place. Aujourd’hui, ce sont plus de 100 000 lampadaires solaires installés dans le monde. Et les perspectives de croissance sont là. L’entreprise aux 200 employés vise un chiffre d’affaires de 200 millions d’euros en 2025, il a été de 75 millions € en 2020.