La question principale de la vulnérabilité des économies africaines en face des désordres des économies mondiales est au centre des débats qui se tiennent en ce moment en Cote d’Ivoire à l’occasion de l’Africa CEO Forum qui fête sa 10ème édition.
Dans son discours d’ouverture le Président Alassane Ouatara a plaidé pour la construction d’un nouveau partenariat d’intérêt mutuel entre le secteur public et le secteur privé.
Pour le Président Ivoirien l’augmentation de l’inflation est un véritable défi auquel les économies de la zone Zlecaf vont devoir faire face. Cette augmentation des produits notamment de 1ère nécessité plaide, une fois de plus, pour le développement en Afrique d’une industrie puissante de transformation des biens de première nécessité. Si l’Afrique est un producteur de tout 1er rang de nombreuses matières première, bauxite, fer, pétrole… elle ne transforme pas ces matières et la valeur s’échappe au profit de pays plus riche qui vont continuer encore à s’enrichir.
En appelant le secteur privé à ses responsabilités le Président Ivoirien a marqué aussi son inquiétude face à l’envolée des taux bancaires dans toute la zone. Le Ghana a dû augmenter ses taux de 250 points de base mais presque tous les pays sont en train de ré-évaluer le coût de l’argent ce qui devrait encore aggraver le problème.
La poursuite des réformes dans de nombreux pays d’Afrique a pour objectif de créer de la confiance et ainsi favoriser une politique d’investissement industrielle pérenne. Cette amélioration du cadre des affaires a déjà des résultats dans certains pays comme le Rwanda, la Côte d’Ivoire ou le Sénégal.
De son côté la Côte d’Ivoire a mis en place un grand plan de développement pour les 5 prochaines années de plus de 100 milliards de dollar dont 75% proviendront selon lui du secteur privé. C’est un pari ambitieux qui est en rupture avec beaucoup de plans de développement en Afrique basés le plus souvent sur la dépense publique et les infrastructures.
La politique du Président Ouattara et de sa vision 2030 a pour objectif final de permettre le doublement du PIB par tête, passant de 1.721 à 3.440 dollars, et la création de 16 millions d’emplois.
Si le pari est ambitieux, il sera fortement aidé par la découverte du Pétrole et du Gaz en Côte d’Ivoire qui comme au Sénégal et en Mauritanie devrait commencer en exploitation dès 2023. Cette chance unique si elle est associée à un regain de confiance et à une stabilité politique peut potentiellement faire de l’Afrique le futur eldorado de la transformation industrielle et agroalimentaire.