Le ministre de la Promotion des investissements du Gabon, Hugues Mbadinga Madiya, a lancé, début juillet à Libreville, des concertations avec des organisations professionnelles du secteur privé. Objectif : examiner et mettre en place une trentaine de réformes adoptées par le gouvernement pour l’amélioration du cadre des affaires, susceptibles d’être mises en œuvre à l’horizon 2023. « Ces réformes concernent la création d’entreprises, le raccordement à l’électricité, le commerce transfrontalier, le paiement des taxes, l’octroi du permis de construire, le transfert de propriété et la justice commerciale ». Sur ces 32 réformes, le gouvernement déclare en avoir déjà réalisé 13, prescrites par le rapport Doing Business de la Banque mondiale entre 2019 et 2020. Il s’agit notamment de l’instauration du Guichet numérique de l’investissement (GNI) en province après Libreville, la poursuite de la numérisation des titres fonciers, l’extension de la plateforme électronique « e-tax » aux PME-PMI ou encore le déploiement du logiciel Sydonia World sur l’ensemble des bureaux des douanes du Gabon. Des réformes qui, à ce stade, n’ont pas encore eu l’impact escompté sur le classement du Doing Business, puisque le Gabon reste figé à la 169e place sur 190 pays évalués.
Parallèlement, le gouvernement gabonais souhaiterait attirer plus d’investisseurs étrangers mais aussi les conserver sur la longue durée, ce qui est au moins aussi important tant pour la bonne santé économique du pays, que pour son image.
Lors du Forum Afrique du Conseil français des investisseurs en Afrique (CIAN) en juin dernier, le ministre gabonais de la Promotion des investissements a défendu «une vision ambitieuse, positive et dynamique de développement du Gabon, une terre d’opportunités car disposant de nombreux atouts pour les investisseurs». L’Agence nationale de promotion des investissements (ANPI-Gabon) a fait savoir que des reformes avaient été engagées dans différents secteurs (Codes du travail, hydrocarbures, tourisme…). «La première a été de libéraliser le secteur de l’énergie avec l’ouverture à la concurrence dans tous les segments : production, transport et distribution, mais ouverture également des sources de production qui constituent notre mix énergétique».
Face aux hommes d’affaires français, Bilie-By-Nze à indiqué que «tous ces segments nécessitent des investissements pour lesquels nous sollicitons la contribution des entreprises françaises». Le chef du département de l’Énergie a salué des projets en cours de réalisation dans l’hydroélectricité bénéficiant de l’accompagnement de structures françaises telles que Meridiam et Eranov. «Nous voulons aller plus loin et attirer d’autres investisseurs», a-t-il affirmé, suggérant que des industriels ou des miniers accompagnent par exemple le mouvement dans le financement des lignes de transport de l’énergie.
Reçu en audience par le ministre des Affaires étrangères, Geoffroi Monpetit, administrateur de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), a annoncé de son coté, l’arrivée prochaine au Gabon d’une centaine d’investisseurs et d’opérateurs économiques issus de l’espace francophone, dans le cadre de la création ou du renforcement des liens de coopération économique entre les différents États membres de l’OIF.
Pour les experts, le Gabon devrait se concentrer sur quelques axes afin que le signal envoyé soit effectivement reçu par les investisseurs : une fiscalité prévisible et adaptée, mais surtout la simplification des formalités administratives ou encore la sécurité des contrats et une meilleure gestion des délais de paiement, point sur lequel la marge de progression du pays demeure importante. Le Gabon saura t il regagner la confiance des entreprises françaises qui ont pour beaucoup en mémoire l’affaire Veolia chassée du pays ? un pays, qui plus est, vient de devenir membre du Commonwealth… les messages sont en tout cas passés.