L’économie bleue est un concept assez large qui comprend tous les secteurs et activités maritimes que ce soit traditionnelles comme la pêche ou encore innovantes comme la biotechnologie. L’économie bleue a un rôle central à jouer dans la future économie durable, circulaire et neutre sur le plan climatique. Elle pourrait apporter jusqu’à 1 500 milliards de dollars à l’économie mondiale si elle était gérée de manière efficace et durable.
Les ressources marines constituent l’un des principaux atouts de l’Afrique. Pour les trois quarts du continent africain, l’économie bleue est la principale économie. Elle couvre des activités telles que la pêche et l’aquaculture durables, le tourisme marin et côtier, le transport maritime et les ports propres, les technologies des énergies renouvelables pour l’éolien, l’énergie houlomotrice et marémotrice, les bioproduits (pharmaceutiques et agrochimiques), etc… De la pêche au pétrole et au gaz, en passant par le tourisme, les possibilités sont immenses. Par ailleurs les eaux que revendiquent les pays côtiers africains sont presque trois fois plus grandes que les terres.
Rien qu’en 2018, les secteurs de l’économie bleue ont, en Afrique, généré 296 milliards USD en valeur, tout en créant 49 millions d’emplois. La valeur de l’industrie maritime africaine est actuellement estimée à environ 1 000 milliards USD par an. Mais, avec les bonnes politiques et incitations économiques en place, elle pourrait tripler en seulement deux ans, faisant du secteur maritime durable un moteur puissant pour la poursuite de la croissance économique sur le continent. En outre, à l’heure où le continent est confronté à de multiples crises – du changement climatique à l’insécurité alimentaire en passant par la perte de biodiversité et la pollution – l’intégration de la durabilité dans les activités maritimes peut fournir des solutions indispensables dans des domaines tels que l’approvisionnement en nourriture et en énergie, l’adaptation au changement climatique et l’atténuation de ses effets, les transports propres et la connectivité, ou la mobilisation des communautés locales.
L’Afrique et l’Europe sont toutes deux convaincues que le développement d’économies bleues durables peut faire partie des changements transformateurs nécessaires pour parvenir à un océan propre, sain, productif, sûr et résilient d’ici 2030 et au-delà. L’Afrique et l’Europe sont également convaincues que l’innovation menée par la science, la technologie et l’esprit d’entreprise à travers un large éventail d’approches sectorielles, politiques, réglementaires, etc. peut
fournir l’effet de levier nécessaire pour soutenir ces changements. C’est pourquoi elles ont toutes deux identifié l’économie bleue durable comme un moteur essentiel pour développer leurs aspirations socio-économiques et atteindre les objectifs de l’Agenda 2030.
Dans ce contexte, l’Union européenne, en partenariat avec la République des Seychelles*, organise BlueInvest Africa, un événement de mise en relation entre investisseurs et entrepreneurs. L’événement se déroulera le 7 et 8 septembre prochain à l’Eden Bleu Hotel sur l’île Mahé aux Seychelles. BlueInvest Africa sera un point de rencontre permettant aux investisseurs venus d’Europe et d’Afrique de nouer des liens avec les innovateurs et entrepreneurs africains, les petites
entreprises et les start-ups, dans le but commun de créer des débouchés commerciaux concrets et de développer des produits et services durables dans les secteurs de l’économie bleue.
*Les Seychelles ont été un pionnier dans ce domaine, avec les obligations bleues qui ont été utilisées pour financer la conservation et le développement des océans et des côtes.