Le ministre des Transports Aériens Doudou Ka a confirmé les projets conduits par le pays de la Teranga dans le secteur aéroportuaire à l’occasion du vote du budget annuel de son ministère par le Parlement à Dakar le 5 décembre dernier.
Parmi les derniers développements en cours figurent la modernisation et certification de cinq aéroports régionaux faisant l’objet d’une rénovation complète, à savoir Kolda, Matam, Ziguinchor et Linguère, ainsi surtout que celui de Saint-Louis. Deuxième du pays derrière l’AIBD (Aéroport International Blaise Diagne) de Dakar, cet aéroport est amené à monter en puissance, notamment en raison de l’exploitation, à partir de fin 2023, du projet gazier offshore GTA situé au large de Saint Louis.
L’aéroport de Saint-Louis est achevé à 95% selon Doudou Ka et, de fait, il a été inauguré le 14 juillet dernier par le président Macky Sall et rebaptisé pour l’occasion Aéroport Ousmane Masseck Ndiaye.
La mise à niveau de cette plateforme est réalisée par Transcon Electronic Systems. Cette société tchèque avait emporté en 2019 ce marché, sur financement tchèque (EGAP, ČEB) ainsi que celui des autres aéroports précités dans le cadre du programme dit PRAS (Programme de Réhabilitation des Aéroports du Sénégal). D’un coût d’environ 210 millions d’euros, ce programme porte au total sur une douzaine de plateformes.
Dans ce cadre, les travaux sur les aéroports de Tambacounda, Kédougou et Cap Skirring phase 2 doivent être engagés, selon le ministre. Celui-ci a confirmé, par ailleurs, la construction d’un héliport voué au tourisme à Toubacouta, près du Parc national du Delta du Saloum.
Ces développements s’inscrivent dans le cadre plus large de la « Stratégie Hub aérien 2021-2025» » engagé par le président Macky Sall pour un budget d’investissement de 462 milliards Fcfa (environ 700 millions d’euros). Ce programme est centré en grande partie sur le nouvel aéroport international de Dakar AIDB, ouvert en décembre 2017, et géré par le consortium turc LAS (Limak-Aibd-Summa).
Le lancement de la phase 2 de l’aérogare d’AIBD (extension de 3 à 6 millions de capacité passagers) ne sera sans doute pas engagée en 2023 pour la plateforme qui a enregistré 1,18 million de passagers au premier semestre 2022. Les efforts actuels des autorités et du délégataire portent plutôt sur l’amélioration des services fréquemment décriés par les passagers (et les députés). A moyen terme, les infrastructures de fret d’AIBD doivent aussi être étendues. Pour rappel, en mars dernier, ont été aussi lancés les travaux de prolongement du TER de Dakar sur 19km, ce qui permettra de relier directement le centre ville à l’AIBD en 2024.
A noter par ailleurs que le ministre des Transports Aériens a confirmé la création de l’Académie de formation aux métiers de l’aéronautique du Sénégal. Ce projet, dont les conditions de mise en œuvre reste à préciser, s’appuie sur les coopérations engagées entre l’Ecole de l’armée de l’air et Air Sénégal.
Lancée commercialement en mai 2018, Air Sénégal qui avait vu son directeur général limogé en juillet 2021, en raison notamment de la mauvaise qualité de service, reste fragile financièrement. Fortement soutenue par l’Etat, actionnaire à 100%, la compagnie va prendre livraison cette fin d’année de deux nouveaux Airbus A220 (ex-CSeries) en sus de celui livré fin 2021. La flotte de ces appareils moyen-courrier de dernière génération doit atteindre le nombre de huit à terme. Elle constitue le principal levier de la compagnie pour son expansion sur toute l’Afrique de l’Ouest, et même au-delà. En attendant, Air Sénégal devrait enregistrer cette année un trafic d’environ 800 000 passagers. Lors des récents débats parlementaires, le ministre Doudou Ka a estimé que la compagnie nationale devrait devenir rentable à échéance de fin 2023 ou 2024.