Mia Lahlou Filali est la CEO de « Pharma 5 », une société qui réalise 25 % de son chiffre d’affaires à l’international.
Depuis toute petite, Mia a été bercée par le secteur pharmaceutique, notamment par son père, le docteur Abdallah Lahlou-filali qui a créé, en 1985, son propre laboratoire nommé « Pharma 5″. Pour poursuivre le chemin de son père, la jeune femme a fait des études de pharmacie à l’université, une formation qu’elle a détestée. Mia Lahlou-filali s’est redirigée vers les écoles Dauphine et Sciences-po à Paris. Des études qui lui ont permis de travailler 10 ans chez » LVMH », en parfum et cosmétique de luxe. Durant cette période, en France, la jeune diplômée se marie avec un avocat corse et à deux garçons. Puis en 2012, elle retourne dans son pays natal, pour prendre la relève de l’entreprise familiale avec sa sœur Yasmine. Mia s’est retrouvée à la tête de la société et ne l’a jamais regrettée.
Pharma 5 est un laboratoire pharmaceutique, composé de 1 800 salariés, qui produit 400 types de médicaments génériques, et a notamment développé un traitement complet contre l’hépatite C. La société exporte dans 40 pays, essentiellement en Afrique et en Europe. Il existe trois usines au Maroc, dont une Smart Factory et une unité de production est actuellement en développement en Côte d’Ivoire. Avec plus de 50 millions de boîtes de médicaments vendues par an, l’entreprise est le fournisseur numéro un des hôpitaux marocains, c’est aussi la marque de traitement marocaine la plus vendue dans le pays et en Afrique.
Pour Mia et sa société, l’objectif est l’accès au soin pour tous, cela passe par le prix, la disponibilité et l’accessibilité géographique. De plus, Pharma 5 occupe la neuvième place sur plus de 1 000 laboratoires en Afrique, grâce à sa stratégie de développement et sa qualité (médicaments génériques 100 % marocains, pas de sous-licence).
En 2021, le laboratoire a produit plus d’un milliard d’unités de médicaments pour près de 200 références, distribués dans une trentaine de pays du continent.
En octobre dernier, Pharma 5 est rentré parmi les premiers industriels à avoir reçu l’autorisation de L’Agence nationale de réglementation des activités relatives au Cannabis (l’ANRAC) pour l’exercice d’activités de transformation et de fabrication, ainsi que de commercialisation et d’exportation de cannabis et de ses produits à des fins médicales, pharmaceutiques et industrielles. À présent autorisé, le laboratoire se prépare à lancer les essais cliniques pour les fabrications de médicaments à base de CBD et de THC, les deux principes actifs du cannabis.
D’après la PDG, dans un an et demi, des médicaments à base de cannabis pourraient être disponibles sur le marché. Les délais sont assez longs pour obtenir des produits homologués par l’autorité des médicaments.
À présent, la CEO souhaite aller doucement, afin de pouvoir maîtriser la croissance de ses différentes infrastructures et devenir pionnière dans les avancées médicales, notamment dans le cannabis thérapeutique.