Graphite naturel : l’Afrique mène la danse

Le projet suit son chemin. Après un financement additionnel de 20 millions de dollars approuvé par le fonds britannique Gemcorp ce 14 juin, la mine de graphite en développement Lindi Jumbo en Tanzanie de l’Australien Walkabout prévoit une mise en production avant la fin de cette année. Avec un objectif en phase de croisière de 40 000 tonnes par an. De quoi conforter la croissance de la production de graphite en Tanzanie et plus largement sur le continent.
En témoigne la signature ce 27 mai par le groupe coréen Posco d’un accord d’achat (offtake) d’achat de graphite naturel avec un autre opérateur présent en Tanzanie, Black Rock qui porte le projet, encore en développement, Mahenge dans le district d’Ulanga.
Au vu des mines déjà en exploitation et des ressources en phase de mise en valeur, l’Afrique devrait dépasser la Chine comme premier producteur mondial de graphite naturel pour les batteries lithium-ion dès 2026, selon Benchmark Mineral Intelligence. Le consultant prévoit que la part dans la production mondiale de graphite naturel du continent atteindra 40 % en 2026 contre 15 % en 2021. Dans le même temps, la Chine devrait passer de 68 % à 35 %.
Indispensable à la transition énergétique, le graphite utilisé notamment dans les anodes des batteries est produit, soit par synthèse (à partir de coke), soit par transformation de minerai naturel. Selon le rapport Cyclope 2023 sur les matières premières, la consommation mondiale de graphite est estimée entre 2,5 et 3 millions de tonnes (MT), dont 1,7 MT pour le graphite synthétique et 1,3 MT pour le graphite naturel. La Chine en produit 850 000 tonnes suivi du Mozambique (170 000 t.) et de Madagascar (110 000 t.). Ce pays connaît plusieurs développements récents en la matière. Dans l’est de la Grande Île, non loin du port de Toamasina, l’entreprise indo-britannique Tirupati Graphite plc vient ainsi débuter la production ce mois d’avril de graphite de haute pureté à 97% (flake). Cette entreprise cotée à Londres qui exploite deux sites prévoit une production de 6 100 à 6 500 tonnes en 2024. Elle vient par ailleurs d’acquérir ce mois d’avril pour 12 millions de dollars, la société Suni au Mozambique qui porte deux importants projets en développement dans ce pays.
Pour sa part, à Madagascar encore, mais dans la région de Tuléar (sud) le groupe canadien NextSource Materials s’apprête à mettre en service le projet Molo (photo). Celui-ci doit atteindre en 2024 une production de 17 000 tonnes par an de graphite concentré à partir de 240 000 tonnes de minerai avec une cible ultime en phase 2 de 140 000 tonnes de concentré. Concernant la phase 1, l’essentiel est vendu par des contrats sécurisés à ThyssenKrupp d’une part et à un fabricant japonais de batterie de l’autre. NextSource Materials, jeune entreprise minière cotée à Toronto, développe en outre un projet innovant. Elle va construire à Maurice sur une zone franche à Port-Louis pour 24 millions de dollars une usine d’affinage de graphite de haute pureté pour anode de batterie (CSPG) à destination des producteurs japonais et sud-coréens. Un site industriel d’une capacité prévue de 3 600 tonnes par an qui doit servir de pilote pour l’investissement futur dans d’autres usines du même type.

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