Doté d’énormes ressources naturelles, le Gabon est l’un des pays les plus riches d’Afrique. Le pays, gouverné par la « dynastie Bongo » depuis plus de 55 ans, poursuit son dégel politique après le coup d’État du 30 août dernier. Des entreprises françaises bien implantées dans ce pays d’Afrique centrale avaient aussitôt assuré avoir pris des mesures de précaution. Eramet, le géant minier et métallurgique qui exploite notamment la mine de manganèse du plateau Bangombé ou TotalEnergies, Perenco, Maurel & Prom et le groupe Rougier, font partie de ces entreprises tricolores qui font face aujourd’hui à une grande concurrence de la part d’entreprises chinoises et singapouriennes au Gabon. La Chine est devenue le principal investisseur dans le pays, tandis que Singapour est représenté de façon imposante notamment par des entreprises telles qu’Olam, qui opère dans le secteur agroalimentaire. En 2022, les échanges économiques entre la France et le Gabon ont atteint 536 millions d’euros, ce qui est considérablement inférieur aux chiffres des échanges entre la France et d’autres pays africains comme le Maroc (6,5 milliards d’euros) ou l’Algérie (4,5 milliards d’euros). Les clients du Gabon à l’export sont principalement la Chine, l’Inde et quelques pays voisins, comme le Cameroun ou le Congo. La France représente à peine plus que 1 % de ses exportations.
L’année dernière, l’économie gabonaise a enregistré une croissance de 3,0 %, soutenue par le secteur pétrolier (+7,1 %) et le secteur non pétrolier (+2,3 %), notamment l’agriculture, l’industrie du bois et le secteur du transport. Le Gabon, qui dispose de riches ressources en matières premières, peine cependant à diversifier une économie qui dépend encore trop fortement de son pétrole. Membre de l’OPEP, quatrième producteur de pétrole d’Afrique subsaharienne, le Gabon abrite le sixième plus grand gisement d’or noir prouvé du continent africain (environ 3,68 milliards de barils selon la BAD). Le secteur joue ainsi un rôle central dans l’économie du pays, représentant encore 70 % de ses revenus d’exportation, la moitié de ses recettes fiscales et 40 % de son PIB même si les réserves sont aujourd’hui en déclin.
En 2022, selon la Banque Mondiale, le Gabon a enregistré un produit intérieur brut (PIB) par habitant de 8116 Euros, ce qui le place dans la fourchette supérieure des pays africains en termes de revenu par habitant. Malgré une population peu nombreuse (2,4 millions d’habitants), une abondance de ressources naturelles, et son classement parmi les pays les plus riche d’Afrique, le taux de chômage sur place est de 21% et un tiers de la population vit avec moins de 5,50 dollars par jour (en dessous du seuil de pauvreté).
Troisième économie d’Afrique centrale, le Gabon qui a longtemps compté sur ses abondantes ressources naturelles pour son développement socio-économique, a entamé un changement dès 2014, avec la chute des cours du pétrole, en misant progressivement sur les PME. Selon les statistiques officielles, le pays comptait l’année dernière 61 841 PME, dont 70% opérant dans l’informel. Selon un rapport du Centre d’étude et de réflexion sur le monde francophone (CERMF) en 2022 les bonnes performances du Gabon l’année dernière « résultent principalement d’une politique volontariste dans le but de sortir le pays de sa forte dépendance aux industries extractives, politique qui a notamment permis de multiplier par deux le poids de la filière Bois dans l’économie nationale mais qui s’est aussi s’est accompagnée de grandes réformes administratives, juridiques et fiscales, visant à faciliter la création d’entreprise et à améliorer le climat des affaires.»
En plus de ces réformes, la remontée du prix du pétrole et l’augmentation de la production pétrolière font que les perspectives économiques du Gabon restent favorables. La croissance devrait atteindre 2,7 % en 2023 et 2,8 % en 2024, avec un excédent budgétaire prévu.