Partout dans le monde, on assiste à la résurgence extrêmement forte des États nations que le grand discours mondialiste avait donné à penser que c’était une phase dépassée, que les frontières n’existaient plus, qu’il fallait se regrouper au sein d’ensembles, que les grands outils multilatéraux aller veiller sur les problèmes …
Nous nous sommes trompés, c’est le retour en force brutale, de l’État-nation du nationalisme. Les coups d’états en Afrique en sont l’illustration. On retrouve ce besoin d’appartenance dans tous les sujets. Les sociétés se sont rétractées, repliées vers leurs valeurs, culture, religions et demandent une prise en compte de leur identité. Gabon mis à part, c’est le cas au Niger, au Burkina, au Mali mais c’est aussi ce qui se dit dans les populations de nombreux pays comme au Sénégal ou en Mauritanie. C’est aussi valable à l’intérieur des pays, avec des idées de séparatisme, entre régions, ethnies, religions…
Qu’est-ce qu’on nous reproche ?
Dans les valeurs occidentales, on a considéré que l’individu est un roi au centre de la problématique en opposition avec le collectif en désaccord avec les mentalités religieuses qui mettent Dieu au-dessus de tout, et ensuite la famille, le clan. Cet univers-là, rejette violemment pour des facteurs religieux et des traditions, les valeurs occidentales qui ne sont pas tournées vers les communautés et qui pour eux sont assimilés à de la décadence. De l’affaire, on se tourne vers La Mecque et vers les prédicateurs et les imams qui irriguent toutes ces régions africaines.
Le fait majeur depuis 5 à 7 ans est l’émergence de l’importance des réseaux sociaux. Dans des sociétés qui sont fermées, un peu cadenassées, ou la formation est officielle ou elle circule mal, l’espace informationnel s’est développé dans les réseaux sociaux. C’est là où les gens prennent leurs informations. C’est là où ils échangent. En Afrique on a développé fortement la connectivité ces dernières années et aujourd’hui les populations savent s’en servir.
Cette gigantesque bataille de l’information est d’abord nationale, pays par pays, car c’est là que les débats se passent. Les raisons du rejet de la France s’est développée sur les réseaux sociaux, abreuvé par un narratif sans fondement sur le CFA, sur le pillage des ressources … sur la France-Afrique … Quand on vous l’a répété et répété à longueur de journée, vous finissez par le croire.
Les campagnes en Afrique se sont vidées au profit des villes qui sont devenues des mégalopoles incontrôlables, ni par l’armée, ni par la police dans lesquelles il y a des populations de jeunes qui ont un avenir incertain et qui attendent au coin de la rue. Ils ont à la main un smartphone et ils échangent sur WhatsApp, sur TikTok, sur Facebook, et il est devenu extrêmement facile d’amener 10000 jeunes à manifester contre le gouvernement ou à demander le départ des Français.
Les régulateurs, modérateurs que sont les chefs de clans et de village, les marabouts, les chefs religieux sont dépassés par les outils créés par les occidentaux qui ne véhiculent pas les valeurs traditionnelles.
Quelles solutions pour sortir par le haut
Toute entreprise qui veut se développer en Afrique doit aujourd’hui maîtriser, s’approprier ce territoire de communication qui est le réseau social et tenir compte de la hiérarchie collective et traditionnelle qui est le fondement de la société africaine.
Du point de vue économique, les Turcs, Chinois, Singapourien, Indien, Allemand … représentent un facteur de choix qui n’existait pas auparavant. Nous ne sommes plus indispensables. Il faut à la fois raisonner collectif tout en développant les infrastructures qui vont permettre le développement. Le poids et la responsabilité des acteurs économiques, des entreprises est fondamental, en opposition au politique et aux grands discours. Ils sont au centre du développement des pays africains, car ils peuvent permettre des changements au plus profond des communautés.
La solution viendra, en grande partie, des entreprises françaises et européenne, plus agiles, plus efficaces qui apporteront des améliorations, ces outils qui permettront aux communautés de progresser. Mais on ne peut plus le faire seul, il faudra l’envisager avec … des partenaires africains dans un esprit de co-construction en trouvant des équilibres.
C’est donc notre responsabilité que de changer la donne et de demander aux outils créés par le politique de nous accompagner dans cette démarche.