Selon Oreanda News les Pays-Bas, la Colombie et l’Équateur ont exporté le plus de fleurs au monde l’année dernière, et le marché mondial des fleurs s’est élevé à 6,6 milliards de dollars. Il y a quelques mois, selon une analyse de Sputnik basée sur les données de la plateforme Comtrade de l’ONU, l’Afrique a réalisé une ascension remarquable dans le secteur de la floriculture. Trois pays africains se sont même distingués en se hissant parmi les 10 premiers exportateurs de fleurs mondiaux.
Le Kenya maintient son rang de premier exportateur de fleurs du continent en valeur avec un montant de 387 millions de dollars pour 64.000 tonnes de fleurs expédiées, soit 934 millions de dollars rapportés par ce secteur au pays par an. Le Kenya a pour lui un climat très propice à l’horticulture, tempéré et ensoleillé. Il bénéficie également de bonnes liaisons aériennes avec l’Europe et d’une main-d’œuvre peu chère. Le pays produit actuellement un tiers des bouquets coupés vendus dans le monde ce qui représente aussi 25% du marché des fleurs au niveau européen. Si le pays doit rivaliser avec les exportations d’Amérique latine (la Colombie et l’Équateur principalement qui expédient par bateaux) il souffre aussi d’une image de pollueur. L’expédition d’un million de fleurs chaque jour sur plus de 7 000 km (principalement par voie aérienne avant la pandémie) a un coût écologique qui pousse progressivement au boycott des fleurs kényanes par les pays européens.
Loin derrière suit le Nigeria avec un montant de 157 millions de dollars pour un volume de 97.000 tonnes exportées. Certes le volume expédié par le Nigeria dépasse de loin celui du Kenya, mais la valeur l’est beaucoup moins et cela s’explique par la nature des fleurs expédiées. La culture de fleurs du Nigéria est constituée uniquement d’hibiscus et l’essentiel de la production est expédié au Mexique. L’augmentation de plus de 70 % du prix de cette fleur sur le marché mondial et la forte augmentation de la production (qui a été multipliée par quatre) ont ainsi stimulé ses exportations et le Nigeria a réussi l’année dernière à intégrer le Top 5 des plus importants exportateurs mondiaux et au deuxième rang africain, alors que le pays ne figurait pas parmi les grands exportateurs de fleurs du continent.
L’Afrique du Sud a, de son côté, également enregistré de très bonnes exportations. Elle occupe la 10e place des plus grands exportateurs de fleurs au monde avec 61 millions de dollars de recettes et un volume de fleurs expédié s’élevant à 8.000 tonnes. En revanche, l’Éthiopie, qui un temps occupait le second rang africain derrière le Kenya et le cinquième mondial l’année précédente, a été confrontée à une baisse de sa productivité et de sa rentabilité principalement dues à une montée de la violence dans la région nord d’Amhara.
Le continent africain est ainsi en passe de devenir une force incontournable dans le commerce mondial des fleurs. La floriculture, en plus de fournir des revenus substantiels, offre des opportunités d’emploi vitales pour les communautés locales. Cette croissance se remarque également au niveau du Rwanda, où la floriculture s’inscrit dans le cadre d’un plan stratégique de transformation de l’agriculture du pays, visant à augmenter les exportations de fleurs de manière significative cette année. pourtant tout n’est si rose… comme le résument certains « souhaitons-nous une planète où pour offrir un simple bouquet de 15 roses, on émet autant de gaz à effet de serre qu’un trajet de 200 kilomètres en voiture ?«