La jeune entreprise, née de la volonté d’apporter l’électricité dans les zones reculées, a déjà électrifié plus de 35 villages à Madagascar. Des mini-centrales solaires sont déployées et accompagnées d’un système de stockage par batteries et de mini-réseaux qui assurent la distribution auprès des populations locales.
En trois ans, près de 25 000 personnes ont bénéficié de l’électricité des centrales solaires installées par WeLight Africa. La société est le fruit d’un actionnariat entre Axian, groupe panafricain diversifié notamment dans les télécoms, Sagemcom, un groupe européen spécialisé entre autres dans les équipements de réseau Télécom et Énergie, et Norfund, la banque de développement souveraine de Norvège.
La start up a entrepris d’installer ces solutions pour pallier le manque d’infrastructures publiques qui ne comblent pas les besoins réels. WeLight se charge de la mise en service d’une ligne de distribution haute tension dans les villages et des mini-centrales sur base solaire et batteries. « En journée, la centrale solaire capte la lumière, la transforme en électricité et charge les batteries qui prendront le relais la nuit », indique Romain de Villeneuve, directeur général de Welight.
À l’aide d’un compteur intelligent installé chez les particuliers, les habitants peuvent acheter leur électricité par prépaiement directement avec leur téléphone. Mais pour que cela soit accessible au plus grand nombre, l’entreprise subventionne une partie du compteur, il est offert pour les écoles, postes de police, centres de santé et mairies.
Romain de Villeneuve, précise : « On met à disposition une électricité productive qui permet de changer la vie des gens. Notre objectif, c’est l’impact positif. »
L’accès à l’électricité c’est l’accès à la modernité
Pour le directeur général, le problème ce n’est pas un manque de moyens des populations de se payer l’électricité mais un manque d’accès à cette dernière, faute de réseaux suffisants. « On a 300 nouveaux clients par mois en moyenne qui payent l’électricité, consomment et augmentent leurs usages électriques. Les gens dans les villages sont aussi des entrepreneurs, des paysans, ils ont une activité économique vitale, et accroissent leurs activités et leur productivité grâce à l’électricité que nous leurs apportons. ».
Et pour cause, les impacts sont déjà mesurables. Selon le fondateur de WeLight, sur 700 clients professionnels interviewés, 84% assurent avoir « grandement » accru leur activité grâce aux services de WeLight. Depuis 2018, 400 possèdent désormais des frigos ou des congélateurs. 1750 accouchements de nuit ont eu lieu et 40 écoles ont été connectées à l’électricité. L’électricité permet aussi un meilleur accès à l’information et améliore la sécurité des habitants.
Les mini-grid pour les villages à fort potentiel économique
Selon les pays, les législations sont plus ou moins ouvertes et permettent, incitent ou empêchent les opérateurs privés de définir leurs propres tarifs. En accord avec les villages et les autorités locales, l’électrification d’un village est décidée. « On identifie les villages où il y a déjà une activité économique et où on pense que l’arrivée de l’électricité accélèrera la croissance économique ».
Les mini-centrales sont préférées pour les villages éloignés les uns des autres, car la distribution est plus simple. Toutefois, WeLight édifie également des barrages « car ils valent la peine quand au moins huit villages situés à proximité sont à électrifier. Mais cela coûte plus cher en investissement et en génie civil », explique Romain de Villeneuve.
Pour le moment, WeLight est présent au Mali et à Madagascar et souhaite consolider sa position sur ces marchés. Mais Romain de Villeneuve n’exclut pas une expansion de l’activité dans les zones semi-rurales ou dans d’autres pays du continent.