Secteur de l’eau : il faut faire monter en puissance la collaboration entre collectivités, ONG et entreprises
L’Afrique a besoin d’infrastructures essentielles pour subvenir aux besoins de sa population. La capacité à fournir de l’eau pour la consommation et pour l’agriculture est le besoin principal du continent, à parts égales avec l’énergie. Ce besoin représente pour les entreprises un énorme marché mais complexe à capter, peu solvable et très concurrentiel.
Plusieurs pistes se dessinent pour accélérer la couverture des besoins dans ces secteurs essentiels, que nous avons décidé de travailler en profondeur dans la communauté des Rencontres Africa. La première, est d’accentuer la présence sur le terrain et la connaissance fine des besoins des collectivités. Pour cela il faut améliorer la relation avec les collectivités dans un intérêt commun bien compris : les entreprises doivent bien connaître les besoins pour pouvoir adapter leurs solutions, mais dans le même temps les collectivités doivent mieux comprendre les technologies qui peuvent répondre à leurs besoins.
Au milieu de tout cela les ONG ont un rôle essentiel à jouer. Présentes au plus près du terrain, elles peuvent structurer la demande en mode projet et servir d’intermédiaire agissant dans l’intérêt général.
La seconde piste est celle du financement. Jusqu’à présent l’aide internationale a permis de faire progresser le taux de couverture de la population grâce a des programmes de la BAD, de l’AFD, du PNUD… Les sources de financement possibles sont multiples et complexes à appréhender. La récente interview de la région de Nouakchott – disponible en replay sur la plateforme des Rencontres Africa – montre comme il faut se professionnaliser pour obtenir des résultats probants. Mais ce n’est pas à la portée de toutes les collectivités ! L’Association Internationale des Régions Francophones a mis au point des programmes de formation sur le sujet mais la responsabilité est aussi partagée avec les entreprises qui portent les solutions.
Il faut hausser le niveau de compétences de nos entreprises sur cette ingénierie financière qui peuvent, elles aussi, proposer des solutions.
Le point crucial dans le financement est en réalité de comprendre qui paiera au final. Autrement dit, la sortie de l’aide avec un grand « A » est proche : l’administré va devoir payer pour ce service ce qui le rendra à la fois pérenne mais aussi plus exigeant sur sa qualité. Nous travaillons de notre côté sur le concept de partenariat public privé simplifié, appuyé par des cautions internationales partielles plutôt que sur des aides financières cash.
Nous évoquerons ces sujets sur les conférences que nous tiendrons au Togo le 30 novembre prochain et nous organiserons une réunion majeure en mars à Dakar en marge du sommet mondial de l’eau.
En attendant, nous avons lancé cette semaine un « groupe » Eau et assainissement. Son objectif premier est de fédérer les acteurs du secteur, de travailler et d’apporter des services pour le profit de tous. Nous comptons sur vous pour y participer et pour créer collectivement une nouvelle façon de travailler et de générer des solutions techniques comme financières.
Pour ceux qui le souhaitent…
Merci de vous y impliquer dans la mesure de vos intérêts.
Vous pouvez aussi passer un message sur contact@rencontresafrica.org
Marc Hoffmeister,
Commissaire Général des Rencontres Africa