Le 11 novembre 2021, le Brésil a donné l’autorisation de commercialiser du blé transgénique HB4 sur son territoire. Produit en Argentine depuis 2020, il s’agit d’une variété résistant au stress hydrique mis au point par Bioceres et le semencier français Florimond-Deprez.
Le Brésil sera peut-être le premier pays d’une longue liste a autorisé la commercialisation du blé transgénique HB4, une variété résistante à la sécheresse. La technologie a été mise au point par Trigall, société créée par le groupe argentin de biotechnologie agricole, Bioceres, et Florimond-Deprez, un des leaders mondiaux de la génétique.
Quatrième exportateur mondial de blé, l’Argentine produit sur son sol depuis 2020 le blé HB4 mais était testé depuis dix ans sur des lots. Des situations prometteuses ont été observées et les rendements pourraient augmenter de 20% lors de situation de sécheresse annonçait la société. Bioceres avait cultivé 7 000 hectares de ce blé transgénique en 2020, une surface multipliée par 8 en 2021 (cultivée par 225 agriculteurs).
Mais pour être vendue, la céréale devait être approuvée par le Brésil, premier marché des exportations de blé argentin. En 2019, 45% des 11,3 millions de tonnes de blé argentin ont été vendues au Brésil.
L’autorisation a donc été donnée par CNTBio (Commission Technique Nationale de Biosécurité) le 11 novembre dernier, à l’unanimité. La Commission autorise la commercialisation, au Brésil, de farine fabriquée avec du blé transgénique HB4 produit en Argentine. L’autorisation concerne l’alimentation humaine et animale.
Contestations des professionnels de la filière au Brésil
L’autorisation accordée par le Brésil ouvre les portes d’un vaste marché pour Trigall mais n’empêche pas de soulever questions et contestations. Par exemple, une contamination des champs de blé par des grains transgéniques n’est pas impossible. La coexistence des filières OGM et non OGM est difficile à garantir. De plus, les détracteurs du blé OGM contestent cette autorisation et continuent d’exprimer leur refus à l’utilisation du blé OGM. Le président de l’Association brésilienne de l’industrie de la boulangerie et de la confiserie (Abip) a déclaré : « cette mesure va à l’encontre de l’engagement du secteur à respecter et à penser au consommateur, qui recherche de plus en plus la santé et s’est positionné contre le blé transgénique. L’Abip appelle donc les boulangeries à boycotter ce blé transgénique. » Les associations de meuniers s’élèvent également contre l’utilisation de ce blé modifié.
Le processus d’autorisation du blé HB4 a déjà été engagé aux États-Unis, en Uruguay, au Paraguay et en Bolivie et est en cours de présentation pour l’Australie, la Russie et d’autres pays d’Asie et d’Afrique. Affaire à suivre.