Le premier événement de la présidence française à l’Union Européenne s’est tenu ce lundi 10 janvier 2022. Au programme : les enjeux économiques et commerciaux du partenariat UE-Afrique en préparation du Sommet UA-UE de février 2022. Il s’agit d’un signal fort envoyé à l’Afrique, pour qui l’Union Européenne est le premier partenaire commercial
« La refondation du partenariat entre l’Union Européenne et l’Union africaine est une priorité » a affirmé Franck Riester, le Ministre Français au Commerce Extérieur en ouverture de ce premier événement de la présidence Française de l’union Européenne qui durera jusqu’a fin juin 2022. Le ton est donné, on est un mois avant le sommet Europe Afrique, un mois pour re-motiver les parties prenantes au « New-deal » que Emmanuel Macron appel de ses voeux pour que l’Union Européenne soit durablement le partenaire privilégié de l’Afrique.
L’objectif est de faire vivre un accord pour effacer l’accord de Cotonou, qui ne tient pas compte des évolutions de l’Afrique et des besoins du commerce moderne. L’accent est mis sur un renforcement des liens économiques dans le cadre d’une plus forte proximité des liens humains entre les deux continents.
« En organisant cette première conférence sur les relations commerciales et d’investissement entre l’Union européenne et l’Afrique, c’est un symbole très fort que nous voulons donner, » explique Franck Riester, « pour dire très clairement que l’enjeu de la relation Afrique est absolument clé pour l’avenir de l’Europe, étant donné la proximité géographique, étant donné les liens tout particuliers que nous avons, culturels, historiques, fraternel, avec la force des diasporas d’Afrique présente en Europe. Nous avons besoin de renforcer et renouveler les relations économiques et commerciales avec l’Afrique. Cela passe par l’accompagnement de la mise en place de cette zone de libre-échange continentale auquel nous croyons beaucoup et nous voulons pouvoir contribuer à aider la mise en place opérationnel de cette zone de libre-échange. Nous pouvons aussi renforcer les échanges en modernisant et adaptant les accords régionaux commerciaux entre certains pays de la zone et l’Union européenne pour faire en sorte aussi que ce commerce soit plus durable, plus responsable que par exemple, il y ait davantage de chaînes de valeurs partagées. »
« Un exemple très concret les fèves de cacao qui sont produites en Afrique et qui ensuite sont transformés hors Afrique pour de faire du chocolat ou des barres chocolatées. L’idée c’est de travailler ensemble pour que cette chaîne de valeur, cette production, cette transformation de la fève de cacao se fasse davantage en Afrique. »
« Vous savez que l’Europe est en pleine re-configuration de ces chaînes de valeur et sur une nouvelle autonomie stratégique. » reprend Franck Riester « On a vu avec la crise COVID que nous dépendons de production où d’approvisionnement de l’autre côté de la planète, notamment en Asie. Pourquoi ne pas rapprocher nos chaînes d’approvisionnement, nos chaînes de valeur en travaillant mieux avec nos partenaires d’Afrique du nord ou d’Afrique subsaharienne. Cela nous permettra d’être plus résilients et de travailler intelligemment ensemble. »
Franck Riester souhaite également contribuer à bâtir avec l’Afrique des partenariats qui s’inscrivent dans l’accord de paris sur le climat et qui soient durables. « Les grandes villes africaines double de taille tous les 10 ans, il y a des enjeux considérables en matière d’eau, de assainissement, d’énergie, de construction. En lien avec nos entreprises, nous avons une expertise européenne, une expertise française, en matière de ville durable pour faire en sorte que cette croissance nécessaire en Afrique soit une croissance durable, responsable qui permettent de respecter les populations respecter le climat respecter la biodiversité.
Il semblerait que cet accord flécherait des zones géographiques d’excellence en Afrique à l’image des pays méditerranéen qui pourrait se voir proposer des accords spécifiques en approfondissement des accords d’association avec les pays d’Afrique du Nord de Barcelone.
Riester l’assume « les relations commerciales sont encore en deçà du potentiel et les accords d’association doivent être modernisés » notamment en termes d’économie numérique, de développement durable et d’agroalimentaire.
La France appuyée par l’Union Européenne s’attachent à renforcer les synergies des accords déjà en place mais également les liens entre pays africains. « Nous voulons aussi renforcer les échanges interrégionaux puisque seuls 13% des échanges des pays d’Afrique se font avec des voisins africains » a concédé Valdis Dombrovskis, vice-président exécutif de la Commission européenne.
Côté africain, Betty Chemuitai Maina, Ministre de l’industrialisation, du commerce et du développement entrepreneurial du Kenya a prononcé son souhait d’éradiquer la pauvreté du continent en revitalisant l’emploi dynamique. Elle a rappelé l’importance du projet de zone de libre-échange continentale africaine. Le projet encore en cours permettra de façonner la politique commerciale entre les 54 pays du continent.
A quelques semaines du sommet Union Africaine – Union Européenne prévu les 17 et 18 février 2022, il s’agissait de faire un état des lieux du partenariat UE- Afrique. Des conférences ont rythmé la journée, dans lesquelles étaient abordé le potentiel et les perspectives d’approfondissement des relations commerciales et d’investissement entre l’Union européenne et l’Afrique du Nord d’une part, et les pays de la zone subsaharienne d’autre part.