Produire des minibus électriques dans le premier pays producteur et exportateur de pétrole brut d’Afrique dont les habitants ont un approvisionnement inégal en électricité… le pari était osé…
Mustapha Gajibo affirme que la hausse des prix mondiaux du pétrole et la pollution font des véhicules électriques une alternative intéressante au Nigeria. Il a d’abord converti des mini-bus à essence en véhicules électriques dans son atelier, mais l’entrepreneur nigérian, âgé de 30 ans, va maintenant plus loin en construisant des bus à batterie solaire à partir de zéro.
Son entreprise « Phoenix Renewables » qui affiche une capacité de production de 15 bus par mois, entend révolutionner le secteur des transports, largement dominé par les voitures à essence au Nigéria. Ses bus, qui fonctionnent depuis un peu plus d’un mois peuvent parcourir une distance de 100 km avec un contrôle préconisé toutes les deux semaines.
Mais le projet le plus ambitieux de Mustapha Gajibo et son équipe est de construire les bus à partir de zéro. Ils seront équipés de panneaux solaires et de batteries. Un bus de 12 places pouvant parcourir jusqu’à 200 kilomètres avec une seule charge est actuellement en pleine construction. Ce véhicule « qui sera le premier du genre dans tout le Nigeria » verra le jour avant la fin du mois. Ses véhicules électriques peuvent être entièrement rechargés en 35 minutes grâce à des plateformes de recharge à énergie solaire.
Au Nigéria, comme dans la majeure partie de l’Afrique, les véhicules électriques n’ont pas encore gagné en popularité car ils sont plus chers, il y a peu d’électricité et aucune infrastructure pour recharger les véhicules. Il existe d’autres obstacles comme les pénuries de devises étrangères qui rendent difficile l’importation de pièces. Mustapha Gajibo cherche donc à se les procurer sur place pour réduire ses coûts.
Dans le cadre de sa politique en matière d’énergies renouvelables baptisée « la Vision 30:30:30 », le Nigéria espère se doter d’ici à 2030 d’une capacité installée de 30 GW, dont 30 % de renouvelables. Le pays d’Afrique de l’Ouest est notamment soutenu dans ce processus par l’Union européenne (UE) qui a par exemple octroyé en 2019, 165 millions d’euros pour le financement de programme énergétique.