Le 21 juin dernier la Banque Mondiale publiait la cinquième édition de son Rapport sur la Situation économique en Mauritanie (RSEM).
Cette récente édition témoignait d’une reprise économique robuste dans le pays en 2021, mais inférieure aux niveaux et au potentiel de croissance d’avant la Covid-19. En effet, la croissance a rebondi de 2,4% grâce à une augmentation de la consommation privée et de l’investissement, ainsi qu’à une amélioration des performances du secteur des services. L’impact négatif de la pandémie sur les activités humaines, économiques et sociales a quant à lui diminué en 2021, traduisant la reprise de la croissance et l’efficacité des mesures d’atténuation mises en place par le gouvernement.
Le rapport note que la Mauritanie a présenté des évaluations économiques récentes plutôt positives avec un solde budgétaire excédentaire, une réduction du ratio dette publique totale/PIB et une politique monétaire favorable au retour de la croissance.
Les campagnes de vaccination contre la Covid-19 et le secteur public, ont tout deux contribué à l’amélioration de la situation économique du pays et la Mauritanie semble prête pour une croissance plus optimiste cette année. Le pays bénéficie d’un secteur privé formel résilient et créateur d’emplois mais les acteurs de ce secteur sont peu nombreux et ne représentent qu’une petite partie de l’activité économique.
Ils sont également freinés par des contraintes telles que le manque d’accès au financement et les faibles niveaux d’innovation et d’adaptation de la technologie. Seules 14% des entreprises du pays ont pu obtenir un prêt ces dernières années. 12% ont alerté sur l’importance du prêt pour développer leur production tout en affirmant ne pas y avoir accès. Plus de 80% ont été accordés à des grandes entreprises. Par ailleurs en 2021, l’utilisation de la technologie pour aider les fonctions commerciales générales, telles que les ventes, l’approvisionnement, le contrôle qualité et le marketing à des fins d’exécution de fonctions productives, telles que l’administration, le traitement des paiements et la planification de la production est restée faible au sein des PME.
Pour favoriser le développement du secteur privé et remédier à ces contraintes, le rapport propose à la Mauritanie des actions politiques telles que le renforcement de l’accès au financement pour les PME, la promotion d’une grande sensibilisation, l’adoption de technologies par les entreprises, et la réforme de la politique de concurrence.