Malgré une population jeune et majoritairement constituée de «digital natives», plus de 80% de la population africaine n’a pas accès au service bancaire.
Lourdeurs administratives, services clientèles inexistants, manque d’infrastructures (les agences bancaires sont généralement concentrées dans les grandes villes laissant les villages et les villes de province avec très peu d’agences) , etc… le système bancaire classique n’arrive pas à offrir des services à une grande majorité de la population. Ainsi faute de technologie adaptée et face à des grandes difficultés pour faire des achats à l’étranger sur les sites d’e-commerce, 90 % des transactions se font encore en espèces sur le continent.
Hassan Bourgi et Régis Bamba trouvaient que le service client de leur banque était très peu réactif face à certaines problématiques. Ils fondent Djamo en 2020 en Côte d’Ivoire.
La plate-forme mobile-first permet d’effectuer des transactions en ligne grâce à une carte bancaire Visa. Elle propose aussi des solutions d’épargne et d’investissements regroupées dans une même application, ainsi qu’ une éducation financière à sa clientèle. La carte Visa Djamo fonctionne comme une carte prépayée. Il suffit de la recharger avant de pouvoir dépenser dans les boutiques en ligne. En cas de problème, de perte ou de vol, l’utilisateur peut bloquer et débloquer sa carte à l’infini et instantanément depuis l’application.
Si en Afrique beaucoup de personnes n’osent pas s’adresser aux institutions bancaires pour leurs opérations, car elles n’ont pas confiance en elles, le mobile au contraire a tendance à battre tous les records. Selon la GSMA, avec plus de 500 millions d’abonnés mobiles en Afrique subsaharienne en 2021, il est prévu que d’ici à 2025, plus de 50% de la population sera abonnée à plus de 50% des services d’abonnement mobile. Etude confirmée par McKinsey (Fintech in Africa: The end of the beginning) qui prévoit que L’Afrique subsaharienne comptera 120 millions de nouveaux abonnés mobiles entre 2020 et 2025, dont près d’un tiers au Nigeria et en Éthiopie.
En 2021, Djamo revendiquait entre 100 000 et 200 000 utilisateurs enregistrés et traitait plus de 50 000 transactions par mois. La petite entreprise ne connait pas la crise.