Cette année, l’Afrique devrait voir arriver de nouveaux millionnaires en dollars, dans le cercle très fermé des très grosses fortunes africaines.
De nos jours, l’Afrique compte 23 milliardaires, 138 000 millionnaires en dollars et 328 centi-millionnaire. Il est important de noter que la richesse* en Afrique est extrêmement inégalement répartie, avec une grande majorité de la population vivant dans la pauvreté. Les millionnaires africains représentent donc une petite minorité de la population.
Ces derniers mois, le cabinet britannique « Henley & Partners », spécialisé dans le conseil en matière de migration des investissements, a publié deux rapports concernant les grosses fortunes du continent. Le constat est simple : l’Afrique devrait connaître une augmentation des personnes fortunées de sa population.
Publié en fin d’année 2022, « Le rapport Centi-Millionaire : l’émergence d’une nouvelle classe de super-riches », classe les pays et villes qui devraient enregistrer les plus grosses croissances d’individus détenant une fortune supérieure ou égale à 100 millions de dollars. Le nombre de centi-millionnaires devrait progresser de plus de 50 % durant les dix prochaines années. Parmi les 15 pays où la croissance de cette population de super-riches sera la plus élevée, figurent quatre pays africains. Il s’agit de l’Île Maurice, où la population des centi-millionnaires devrait augmenter de 75 % d’ici à 2032, du Rwanda (+ 70 %), de l’Ouganda (+ 65 %) et du Kenya (+ 55 %).
Au niveau mondial, ce sont les États-Unis qui concentrent le plus grand nombre de centi-millionnaires, soit 38 % (9 730). Avec 2021 centi-millionnaires, la Chine occupe la deuxième marche du podium devant l’Inde (1 132), le Royaume-Uni (968) et l’Allemagne (966). Les principales villes abritant les personnes détenant une fortune de 100 millions de dollars ou plus sont New York (737), San Francisco (623), Londres (406).
En termes de progression, le Vietnam sera le pays qui connaîtra la croissance la plus rapide du nombre de personnes détenant une fortune supérieure ou égale à 100 millions de dollars au cours de la prochaine décennie (+ 95 %). L’Inde arrive en deuxième position à l’échelle mondiale avec un taux de croissance prévu de 80 %. La Nouvelle-Zélande (+ 72 %) et l’Australie (+ 60 %) devraient également connaître une croissance exceptionnelle de leurs populations de super-riches.
Le rapport révèle d’autre part que cette classe d’individus très fortunés est en plein essor, et est principalement composée de géants du secteur des technologies, de financiers, de PDG de multinationales et d’héritiers super-riches. Leur nombre a plus que doublé au cours des vingt dernières années et leur capital s’est considérablement accéléré, en partie grâce aux effets économiquement et socialement perturbateurs de la technologie et de la récente pandémie de Covid-19.
Malgré une hausse attendue, le nombre de particuliers détenteurs de grosses fortunes a tout de même baissé de 12 % sur le continent africain au cours des dix dernières années (2012 à 2022), en raison notamment du décrochage enregistré en Afrique du Sud, en Égypte et au Nigeria. La courbe devrait se redresser rapidement cette année, selon le cabinet Henley & Partner.
Actuellement, l’Afrique du Sud, l’Égypte, le Nigeria, le Kenya et le Maroc concentrent, à eux seuls, plus de la moitié (56 %) des millionnaires en dollars en Afrique et plus de 9 milliardaires sur 10 recensés sur le continent, selon le rapport « Africa Wealth Report 2023 », publié il y a quelques jours par Henley & Partners. Derrière eux se trouve Maurice (4 900), l’Algérie (2 800), le Ghana (2 600) et la Tanzanie (2 400).
Selon ses prédictions, le cabinet Henley & Partners s’attend à ce que la population des personnes fortunées augmente de 42 % sur le continent pour atteindre environ 195 000 personnes, d’ici à 2032. L’île Maurice devrait afficher la plus forte croissance avec une hausse des milliardaires de 75 % au titre de la décennie 2022-2032, devant la Namibie, le Rwanda, la Zambie, les Seychelles, la RD Congo et le Maroc.
*Pour le calcul de la richesse des résidents en Afrique, le cabinet fait référence aux actifs nets pouvant être investis par un individu et qui comprennent tous ses actifs pouvant être investis (propriétés, liquidités et participations de sociétés cotées) auxquels on soustrait tout passif. Selon les critères du cabinet, il faut disposer d’au moins 100 millions de dollars pour intégrer ce club de « super-riche ».