L’année écoulée n’aura pas été vécue de la même façon selon les secteurs économiques concernés.
Si l’on prend l’exemple du secteur automobile, 2022 aura été une année noire. Le marché automobile français a en effet régressé de 7,8%. Selon les chiffres publiés récemment par la Plateforme automobile (PFA qui représente constructeurs et équipementiers) au total 1 529 035 voitures particulières neuves ont été mises en circulation en France l’année dernière, contre 1 659 003 en 2021 (très loin des 2,214 millions recensés en 2019 avant la pandémie de Covid-19). Après une année 2020 catastrophique, le secteur n’avait pas rebondi en 2021. Il a rechuté en 2022 suite à une succession de crises. Quatre mois de hausse au deuxième semestre n’auront pas permis de compenser des difficultés mondiales de livraison, des pénuries de puces électroniques, ou la flambée du pétrole.
Dans le détail, Peugeot (Stellantis) conserve son avance avec 16 % de part de marché, contre 15,5 % pour la marque Renault et Volkswagen à près de 13 %. Les voitures préférées des Français en 2022 sont la Peugeot 208, la Dacia Sandero, et la Renault Clio.
Selon différents spécialistes 2023 sera sans doute encore « une année tendue sur le marché des voitures neuves ». Baisse l’année dernière des commandes de véhicules neufs, baisse du pouvoir d’achat des Français, prolongation de la crise des semi-conducteurs et de la guerre en Ukraine, l’ensemble de ces facteurs auront des répercussions sur le niveau des ventes cette année. Impossible par ailleurs de se réconforter avec le marché de la voiture d’occasion, qui est aussi en net repli de 13 % avec 5,26 millions d’unités, selon l’Argus.
Si le marché automobile français a clôturé 2022 comme l’un des pires millésimes de son histoire, de son coté la filière champagne a vécu une fin d’année en fanfare. 2022 restera pour le champagne une année record. Pour la première fois, le chiffre d’affaires des maisons de champagne va dépasser les 6 milliards d’euros (4 milliards en 2020 et près de 5 milliards en 2019). Malgré la crise sanitaire, l’inflation et la fermeture du marché russe, les ventes ont atteint des sommets. Quelques 331 millions de bouteilles ont été vendues l’année dernière, soit 10 millions de plus qu’en 2021, et presque le record de 2007 avec 338 millions de bouteilles vendues.
La demande a été tellement forte que les producteurs ont pu augmenter leurs prix en moyenne de 8%. Pour autant, malgré l’inflation, cette hausse n’a pas freiné les consommateurs, encore moins à l’étranger, notamment parce que le dollar s’est renforcé par rapport à l’euro et que le marché export a été très dynamique. Selon le comité interprofessionnel du vin de champagne (CIVC), ce sont les exportations qui ont tiré la demande. En 2022, elles ont été en hausse de 4,7 % par rapport à l’an dernier (+18 % par rapport à 2019), et pèsent désormais 57 % des volumes, une première depuis un siècle. Anglais, Américains et Japonais restent les plus gros consommateurs à l’étranger.
Contrairement au marché automobile les prévisions sont optimistes pour 2023. La récolte sera de très bonne qualité, ce qui va permettre de proposer du champagne millésimé encore un peu plus cher. Ça pétille déjà du côté de la filière champagne, et l’un de ses plus gros producteurs, la maison Moët et Chandon, s’apprête donc à fêter particulièrement dignement cette année ses 280 ans.