Chaque minute, 19 tonnes de plastiques sont déversées dans l’Océan, soit l’équivalent d’un camion poubelle. Les conséquences pour la faune, la flore et la santé humaine sont irrémédiables. L’ONU prédit, qu’à ce rythme, en 2050, l’océan sera davantage peuplé de matière plastique que de poissons ! Il est donc devenu urgent d’agir et Plastic Odyssey a donc lancé une mission d’exploration afin de trouver des solutions pour lutter contre cette pollution plastique et tester de nouveaux modèles, à petite échelle, pour ensuite les répliquer sur d’autres territoires. Au programme du bateau océanographique de 39 mètres de long pour 9,4 mètres de large, pendant 3 ans : 30 étapes de 3 semaines sur 3 continents. Départ prévu ce weekend !
A bord, un équipage d’une vingtaine de personnes, un comités d’experts scientifiques, et surtout une dizaine de machines, légères, sans brevet et low tech, pour chacune des étapes de la chaîne de recyclage du plastique: tri, broyage, transformation.. une quinzaine de technologies vouées à être testées dans les zones les plus reculées, mais aussi un parc de machines-outils pour usiner de nouvelles pièces et faire évoluer les prototypes. Parmi ces machines, la pyrolyse embarquée sera utilisée lors des escales pour produire du carburant consommable directement à bord.
« 90% de la pollution marine provient des villes côtières de 32 pays. La pollution plastique doit être gérée à terre, avant que les déchets entrent dans l’Océan car dans la mer les déchets se fragmentent en microparticules irrécupérables. »
Le navire fera donc escale dans les zones les plus touchées par la pollution plastique, pour y expérimenter des solutions adaptées aux besoins locaux, avec habitants et entrepreneurs. Après un tour en méditerranée ( Beyrouth, Alexandrie, Tunis, Alger, Rabat/Agadir ) le cap sera mis sur les côtes d’Afrique de l’Ouest ( Dakar, Conakry ).
L’objectif: encourager les entrepreneurs locaux à développer eux-mêmes des solutions pour faire des déchets une ressource, et répertorier les initiatives existantes. « Notre idée repose sur l’open source et la viralité. » indique Alexandre Dechelotte. « En recyclant 1 déchet sur 2 dans les 30 pays les plus touchés par la pollution plastique, plus de 40% de la pollution mondiale pourrait être évitée. »
À chaque escale, des entrepreneurs locaux sélectionnés au préalable embarqueront pour une formation sur le recyclage mêlant technique, étude des business models et rencontres avec des recycleurs expérimentés de la région. Plastic Odyssey travaillera notamment avec des partenaires terrain au déploiement à grande échelle de petites usines de valorisation du plastique conteneurisées, clé en main.
« Il faut aussi, pour recycler le plastique, identifier là où elles existent les innovations simples à mettre en œuvre et peu coûteuses, les améliorer et les diffuser en open-source afin de les développer partout où cela est possible dans le Monde. »
Le projet porté par Simon Bernard, Alexandre Dechelotte et Bob Vrignaud, ambitionne de construire un réseau mondial d’initiatives locales pour lutter contre la pollution plastique des océans et de faire éclore des projets économiques rentables. A la fois association et entreprise, Plastic Odyssey a déjà convaincu L’Occitane, Clarins, le Crédit Agricole et la Matmut de sponsoriser ce tour du monde à impact positif.
NDR : A la mi-septembre Greenpeace a profité de la Conférence de négociations des pays les moyens avancés sur le climat pour demander aux ministres de l’Environnement des pays africains d’interdire l’importation du plastique. L’ONG souhaite présenter un front uni en faveur d’un traité mondial juridiquement contraignant sur le plastique et « fermer les portes de l’Afrique à ceux qui cherchent à déverser leurs déchets plastiques sur le sol africain».