Au vu de la situation climatique et énergétique qui touche le monde actuellement, les infrastructures portuaires n’ont jamais été autant concernées par le sujet de la transition énergétique.
En effet, suite aux annonces des objectifs nationaux et européens de décarbonation, les zones portuaires doivent limiter leur émission de CO2 afin de rentrer dans les normes et répondre aux objectifs du gouvernement. Grandes consommatrices d’énergies fossiles, les infrastructures portuaires ont un fort impact sur l’environnement. De plus, le réchauffement climatique et la montée des eaux menacent de plus en plus leur existence.
La France doit elle aussi prendre sa part d’efforts. Avec ses 66 ports de commerce maritime, notre pays génère près de 350 millions de tonnes de fret et 32 millions de passagers par an. Les trois principaux ports de l’hexagone (Dunkerque, Haropa et Marseille) enregistrent à eux seuls 80 % du trafic français.
Ces zones portuaires sont donc directement concernées par le réchauffement climatique, car elles émettent une quantité importante de gaz à effet de serre (GES), des émissions qui ont augmenté de 30 % depuis 1990. Cette empreinte carbone est principalement produite par les navires qui représentent 60 % des émissions de GES des ports dans le monde.
Cependant, la transition que doivent effectuer les ports n’est pas liée seulement à la crise énergétique, mais aussi aux risques littoraux engendrés par le réchauffement climatique. En effet, les ports sont aux premières loges des risques (inondations, tempêtes, érosion côtière). Selon les projections du GIEC en février 2022, le niveau de la mer pourrait atteindre 2 mètres d’ici à 2100, et 5 mètres d’ici à 2150. Malheureusement, les submersions devraient déjà toucher les ports en 2030 et 2050.
L’Agence européenne de l’environnement annonce des pertes moyennes annuelles d’environ 1 milliard d’euros en 2030 à 31 milliards d’euros en 2100, des principales villes côtières de l’UE, si les infrastructures portuaires ne réagissent pas. Pour éviter d’en arriver à cette situation et limiter les dégâts climatiques, de nombreuses alternatives ont été mises en place et continuent à se développer actuellement.
La plupart des ports ont commencé leur transition énergétique, en commençant par la réduction du pétrole et le développement des énergies alternatives. Pour la stratégie nationale portuaire, les éléments de transition les plus importants sont l’adoption d’énergies renouvelables, de carburants alternatifs pour les navires, l’installation de branchements électriques à quai et la production d’hydrogène.
Plus récemment, une nouvelle source d’énergie, l’éolien en mer, fait l’objet d’une stratégie gouvernementale depuis 2020. D’ici à 2050, 50 parcs devraient être installés. Les sept parcs en voie de développement (Dunkerque, Fécamp, Le Tréport, Saint-Nazaire, Courseulles-sur-Mer, Dunkerque, Saint-Brieuc, Saint-Nazaire et Noirmoutier) sont attendus entre 2022 et 2027.
Enfin, il y a aussi les énergies marines renouvelables, encore au stade de la recherche et d’expérimentation. Elles consistent à produire de l’électricité à partir des forces marines (énergie hydrolienne, énergie marémotrice, énergie houlomotrice).
Pour 2023, la prochaine stratégie nationale portuaire devrait être présentée prochainement. Les enjeux ont déjà été annoncés : la décarbonation des activités industrielles dans les zones portuaires, l’électrification des ports et leur connexion avec les modes ferroviaires et fluviaux.