Début janvier, la société Y-Brush était présente à Las Vegas, au salon CES (Consumer Electronics Show), le plus gros salon lié à l’innovation technologique électronique. Cette année, la société était nominée pour le prix de « Best of Innovation » grâce à son dernier produit phare : la brosse à dents électrique.
Créée par Benjamin Cohen et Christophe Cadot en 2019, la société made in France est basée à Caluire en région Rhône-Alpes. Aujourd’hui, 10 % du chiffre d’affaires de l’entreprise est réalisé à l’export. C’est la première usine de brosse à dent électrique en France. L’innovation lyonnaise dispose de quatre brevets, d’une équipe d’environ 30 personnes, et de 80 000 utilisateurs dans le monde entier.
Y-Brush propose un produit qui permet de se brosser les dents en seulement 10 secondes. Comme l’explique Virginie Golicheff, directrice du marketing de la société, « ce gain de temps est possible grâce à des vibrations émises dans le manche de la brosse à dents par des fils en nylons. Sa forme particulière en Y permet de brosser toutes les dents en même temps, d’où sa rapidité« .
La directrice marketing met en garde sur les imitations que l’on trouve sur le marché. « Il y a beaucoup de copycat sur le marché aujourd’hui. Ils utilisent des filaments de silicone qui, lui, ne brosse pas les dents contrairement au nylon ». Elle précise que leurs brosses à dents ne sont disponibles que dans certains magasins « notre produit est actuellement vendu en magasin (Darty, Fnac, Boulanger), mais également en ligne sur les sites Y-Brush, Amazon France, mais aussi récemment Amazon US, une annonce faite lors du salon à Las Vegas ».
Pour Virginie Golicheff, le CES est un temps fort commercial. « Ce salon permet à la société de trouver des distributeurs américains, pour pouvoir s’implanter sur ce marché et se développer. C’est aussi l’occasion d’avoir une visibilité internationale et de se faire connaître auprès de potentiels clients ou consommateurs ».
Le succès d’Y-Brush peut s’expliquer du fait que l’entreprise a su se démarquer des autres, « on propose un produit d’innovation de rupture, qui possède un nouvel usage et une nouvelle façon de se brosser les dents. De plus, Y-Brush est une start-up très agile et très réactive au niveau des projets ou des demandes, ce qui fait sa force et la fait grandir ».
Virginie Golicheff, ne cache pas que la société a connu quelques difficultés sur son parcours international. » Se déployer à l’international est toujours compliqué même s’il y a de belles opportunités. Parfois, on est confronté à des difficultés, comme la réglementation d’un pays, des problèmes douaniers, de TVA… Des problèmes administratifs qui viennent bloquer le bon déroulement du process ».
Trouver le bon partenaire n’est pas toujours facile non plus « parfois la difficulté est de trouver le bon distributeur qui va vous accompagner. Il faut qu’il soit adapté à la taille de l’entreprise et qu’il possède les bons réseaux de développement ».
Produire en France n’est pas choisir la facilité, la société peut en témoigner. « Créer made in France, signifie trouver les bons partenaires industriels. De plus, en inventant un nouveau produit, il a fallu fabriquer notre propre outil de production, car il n’en existait pas avant. Cela a été beaucoup d’obstacles que l’on a su surmonter. C’est là toute la difficulté de la production industrielle en France ».
En novembre dernier, Y- Brush a levé six millions d’euros dans l’objectif de financer sa croissance, le développement international et d’optimiser leur outil de production.
Pour 2023, l’entreprise souhaite se concentrer sur la commercialisation de son produit à l’international. En effet, l’objectif est de se développer partout et pas seulement aux EU. Notamment en Asie, où Y-Brush souhaite lancer un kit starter en mars prochain, pour tester une commercialisation.