“L’accès à l’eau potable doit être considéré comme un droit inviolable, et non un privilège” indique aujourd’hui Carol Bellamy la Directrice générale de l’UNICEF.
« 7 millions de personnes, dont au moins 2 millions d’enfants de moins de 5 ans, meurent chaque année de maladies liées à l’eau et 1,4 milliard de personnes dans le monde n’ont pas accès à l’eau potable. » L’ONU parle même de 2 milliards.
En 2022, un soir à 23 heures, à Valence-en-Poitou, Paul Minot après avoir installé un système de captation d’eau de pluie pour alimenter sa maison a eu un flash. « Sachant qu’aujourd’hui aucune eau de pluie n’est consommable, j‘ai eu cette idée de rendre potable toutes les eaux de surface à travers le monde. Dès le lendemain, j’ai commencé à bosser sur le projet. »
Ingénieur et entrepreneur dans les télécoms depuis 2012, après un an de recherche et développement, il parvient à concevoir enfin LE système de filtration adapté. Sa démarche, entièrement autofinancée, est pleine de pragmatisme. Pas question de recourir à la chimie ou à l’électronique : « Je voulais une solution simple, nomade et entièrement mécanique. Une machine qui ne tombe pas en panne. » Tout repose donc sur une combinaison de filtres qui éliminent tous les résidus de produits mauvais pour la santé (les micro- bactéries, les métaux lourds, le chlore, les traces de médicaments, ainsi que tous les pesticides…). Le brevet est déposé en juin 2023 et la société Filtralife est lancée.
« Cette machine, vendue 6.900 € HT pièce, est capable de produire de l’eau potable, sans énergie électrique, ni combustion, et sans produit chimique. On est sur une base de nano filtration avec l’utilisation dérivée d’un produit de la NASA. On va vraiment retenir toutes les bactéries et virus. À la différence d’autres solutions, on va garder les minéraux qui sont essentiels à la vie.» L’invention de Paul Minot est capable de purifier efficacement toute source d’eau, qu’il s’agisse de rivières, de lacs, de cours d’eau, d’eau de pluie, d’eau de forage ou même d’eau contaminée. Le système ne nécessite aucun branchement électrique, de quoi apporter une solution durable aux populations les plus touchées. Sa coque est en inox afin de ne pas rouiller. Elle ne pèse que 60 kg afin de pouvoir être transportée et déplacée facilement. Cette invention française est capable de filtrer entre 800 et 1300 litres d’eau potable par heure…. et cela marche, des tests scientifiques le prouvent… L’entrepreneur poitevin a sollicité le laboratoire Ianesco, agréé par les ministères de la Santé et de l’Environnement, pour en tester l’efficacité. Le rapport d’essai réalisé au printemps 2023 a conclu que les paramètres organoleptiques et microbiologiques analysés au robinet de la machine sont « conformes aux limites et références de qualité du Code de la santé publique » pour les eaux destinées à la consommation humaine. Tests réussis également quelques mois plus tard avec l’eau de la Marne pourtant particulièrement polluée.
FiltraLife, conçue dès le départ en mode industriel est fabriquée à 80% par une usine métallurgique située à moins d’une heure de Valence-en-Poitou. « Le reste est assemblé par deux salariés qui peuvent fabriquer 16 machines par jour. Nous pouvons viser 320 machines par mois avec seulement deux employés». affirme Paul Minot.
L’efficacité de son invention prouvée en laboratoire, reste donc maintenant à convaincre les clients. Ayant acquis une solide expérience à l’international et notamment en Afrique, Paul Minot, avec son fils Auguste ont d’abord pour objectif de prospecter les gouvernements, les ONG mais aussi les multinationales implantées dans les pays dont les populations n’ont pas accès à l’eau potable. « Ces multinationales ont des budgets énormes pour compenser les impacts négatifs qu’elles ont sur les populations locales ou la nature. Nous leur disons donc, pensez à apporter l’eau potable à ces populations sur place grâce à notre machine« . Les militaires et les pompiers sont aussi des clients potentiels. L’entreprise sera donc présente au salon Eurosatory en juin prochain.