L’acheminement de marchandises par voie maritime est une composante essentielle de la chaîne d’approvisionnement mondiale. Lors d’une réunion de ses dirigeants à Shanghai, le mois dernier « l’Ocean Alliance » a annoncé une prolongation de sa coopération jusqu’en 2032.
L’Ocean Alliance c’est la plus grande alliance maritime mondiale, qui regroupe plus de 320 porte-conteneurs, propose une quarantaine de services, et couvre les principales routes Est/Ouest qui relient principalement l’Asie à l’Europe du Nord, la Méditerranée, le Moyen-Orient et les côtes Est et Ouest de l’Amérique du Nord. L’Ocean Alliance est composée du chinois COSCO Shipping et sa filiale OOCL, du taïwanais Evergreen et de CMA CGM. Elle offre une capacité totale d’environ 4,5 millions d’EVP.
Lancée au printemps 2017, initialement pour une durée de cinq ans, l’Ocean Alliance est rapidement devenue l’une des trois principales alliances maritimes mondiales, aux côtés de 2M (MAERSK Line et MSC qui ont déjà annoncé leur décision de quitter l’alliance 2M d’ici 2025) et THE Alliance (Hapag-Lloyd, Yang Ming, ONE, et HMM) qui représentent, à elles trois, plus de 80% du marché mondial de conteneurs. Cette prolongation de l’Ocean Alliance fait suite à la récente création d’une nouvelle alliance maritime baptisée Gemini Cooperation avec les armateurs Maersk et Hapag-Lloyd. Opérationnelle en février 2025, celle-ci rassemblera une flotte de 290 navires offrant une capacité de quelque 3,4 millions d’EVP.
« La décision de prolonger notre coopération pour au moins cinq années supplémentaires souligne notre engagement à répondre aux besoins de nos clients et à construire des chaînes d’approvisionnement encore plus sûres, fiables et durables, a indiqué Rodolphe Saadé, le Pdg du groupe CMA CGM.
Il est vrai que ces coopérations stratégiques permettent une meilleure compétitivité et une meilleure offre de service tout en laissant aux compagnies une indépendance d’action. Elles ont permis de répondre aux demandes d’un marché mondial en constante évolution et entrainent sans cesse les acteurs du secteur à s’adapter pour relever les nouveaux défis qui se présentent à l’horizon 2025 mais aussi à très courte échéance. L’UE en effet a récemment annoncé qu’elle ne prolongera pas au-delà du 25 avril prochain son « block exemption », un règlement qui permettait depuis 2020 aux compagnies maritimes réunies en alliances, dont la part de marché était inférieure à 30 %, de déroger aux règles de concurrence de l’Union européenne.