Si la sidération est totale du point de vue des opérateurs Internet dans les pays d’Afrique de l’Ouest, ce n’est pas la première fois qu’une coupure de fibre océanique entraine une coupure quasi totale de l’Internet dans les pays concernés.
A l’heure où l’Afrique se développe à marche forcée, le saut de développement passe directement par la case digitale, sans intermédiaires… Une lacune dans ce domaine met en lumière les fragilités du continent africain qui n’a pas d’autres solutions et qui s’est développé sur du paiement mobile, sur du développement sur What’s App et sur de l’apprentissage par le digital … pour aller plus vite.
Le cas est grave, le 13 mars dernier une coupure généralisée a été causée par la rupture de quatre câbles océaniques en fibre optique qui ont été sectionnés presque en même temps au large de la Côte d’Ivoire. C’est un fait rarissime, disons même que cela n’est jamais arrivé. Selon les spécialistes réseaux, c’est un mouvement tectonique des fonds marins qui aurait engendré la rupture de ces câbles, qui abreuvent une partie du continent.
Le plus prompt à réagir a été Orange qui a switché sur ses infrastructures terrestres et qui a rétabli le premier un service minimum. La bonne leçon de tout cela est que les opérateurs ont dû mettre des moyens en commun pour réussir à surmonter la crise, qui au passage, ne sera réparée que dans quelques semaines.
Le coût de cet accident va être important. L’économie de ces pays a été ralentie, les banques à l’arrêt et une réparation qui va prendre plusieurs semaines et qui va couter des dizaines millions de dollars. Si l’infrastructure est aujourd’hui correcte, elle est toutefois loin d’être à son niveau du début de semaine dernière. Notamment en Côte d’Ivoire qui est le pays le plus avancé de cette zone.
Cet incident met en exergue la fragilité du continent africain qui a protégé ses opérateurs qui sont une des vaches à lait du budget des états, mais qui se trouvent aujourd’hui avec un véritable problème de souveraineté et d’accès au service qu’il a dans de nombreux pays lui-même engendré en restreignant les licences opérateurs et en limitant la concurrence aux « big five » du secteur.
L’arrivée de Starlink, la société l’Elon Musk, avec ses satellites à basse altitude et a des coûts qui pourraient être acceptable pourrait renverser la donne, mais cette solution n’est autorisée aujourd’hui que dans une poignée de pays africain. Google a également travaillé sur des ballons stratosphériques, Galileo peine à mettre sa constellation de satellites en orbite, de nombreux opérateurs ont travaillé sur la solution technique, mais n’ont pas pour le moment pensé à la distribution en Afrique, faute d’autorisations.
Ces solutions sont aussi en la défaveur de ceux qui ont historiquement investi dans des réseaux câblés très difficiles à amortir dans un temps court.
Si l’incident géologique semble être la première hypothèse. Une enquête approfondie sera menée pour déterminer les causes exactes, car ce n’est pas la première fois qu’une telle panne arrive et suscite des interrogations, trouver les causes est une priorité.